Erick Leprince à la Galerie du Chemin

Du 28 mai au 3 juillet, la Galerie du Chemin, située au Port de Juigné face à l’abbaye de Solesmes (Juigné-sur-Sarthe), nous invite à découvrir le travail d’Erick Leprince. Cette exposition regroupe trois séries de peintures de l’artiste, avec des oeuvres essentiellement tournées vers la nature et l’extérieur : les arbres, les ciguës et les ouvertures.

/// La rédaction

Les images des bords de rivières le long desquelles, enfant, il péchait en compagnie de son père sont restées gravées dans la mémoire d’Erick Leprince. C’est sans doute dans ce rapport précocement intime à la nature que l’artiste est allé puiser son inspiration. Les souvenirs qui l’habitent se matérialisent sur la surface de la toile. Les sujets de sa peinture font écho à la nature avec laquelle l’artiste a grandi et qui est aujourd’hui malmenée. Ses oeuvres se font miroir des problématiques environnementales contemporaines. En effet, à bien y regarder, il ne s’agit pas uniquement de la seule mémoire d’Erick Leprince car peindre une nature fascinante mais désolée, c’est interroger à sa manière l’écocide en cours.

L’artiste affirme peindre des toiles « usées, rugueuses, écorchées » qui apparaissent à ses yeux comme des traces arrachées au monde des souvenirs, des « reliefs du temps ». En effet, il y a dans la peinture d’Erick Leprince quelque chose de sombre : la nature est infectée par un poison inconnu qui la fait vaciller entre la vie et la mort, qui semble la désagréger ou la faire muter. Tout semble sur le point de pourrir. Les arbres sont encore debout, ils restent certes forts face aux menaces industrielles et climatiques, mais leurs couleurs ont quelque chose de chimique, la nature semble corrompue. Cette idée de poison est également présente dans sa série de ciguës car il s’agit là d’une plante des rivages qui a la particularité d’être un poison mortel. Dans la peinture d’Erick Leprince, la nature apparaît à la fois comme belle, dangereuse et en danger.