Guillaume Couffignal : l’art et la matière

Au commencement, il y avait le feu, puis plusieurs hommes assez fous pour tenter de s’y frotter, de le dompter. Les alchimistes d’hier qui allaient devenir les grands artistes de demain. Guillaume Couffignal, originaire de l’Aveyron, s’inscrit dans cette grande tradition de l’humanité, dans l’histoire des premiers hommes ayant réussi à transformer les métaux bruts en matière malléable.

Ses sculptures sont faites de bronze, à la technique ancestrale de la cire perdue, peu utilisée aujourd’hui. Le principe est théoriquement simple mais concrètement exigeant : l’artiste commence par user de la cire pour sculpter la forme qu’il désire. Sur cette cire est déposée un moule qui fondera au contact de la chaleur. Cette fonte formera ensuite du bronze qui, lors de son refroidissement et durcissement, révélera la sculpture finale. Une fois polie, le bronze révèle toutes ses teintes mordorées. Patiné, il se pare de noir, de brun ou de vert. Ce long procédé permet d’obtenir des pièces aux détails uniques. Comme cette sculpture paysage évoquant par ses rayures infinies un morceau d’écorce arraché de son arbre.

C’est probablement l’activité première de fondeur qui confère à Couffignal sa capacité à métamorphoser le bronze de façon si radicale. Faisant de la réalisation même une partie de son œuvre finale, il fait presque de son art une performance. Au fur et à mesure de son avancement, le sculpteur assiste, dans le cadre d’un processus intime et tactile à la naissance et à la matérialisation de son idée.