La Galerie Eva Hober présente du 17 mai au 15 juin 2018, Un Monde Flamboyant, la première exposition de Jennyfer Grassi.
« Le rire, la frivolité, l’insouciance peuvent devenir presque inaccessibles car ces émotions mobilisent en nous des ressources trop éloignées de notre quotidien. » explique l’artiste. Et pourtant, face aux peintures grands formats de Jennyfer Grassi, ces émotions semblent faciles d’accès.
Serait-ce cette palette si colorée qui nous insuffle une sensation de vie ? Si ce n’est pas la seule raison, elle est, sans aucun doute, la première responsable de ces sensations fortes procurées par ces peintures. Ce choix audacieux dénote l’originalité et la personnalité marquée de l’artiste. Se laissant guidée par sa sensibilité, Jennyfer Grassi ose partager sa vision utopique et poétique de la nature, nous permettant de reconnaître une de ses toiles en un simple coup d’œil. Des sensations contradictoires sont procurées par une sérénité douce et enveloppante à laquelle s’ajoute une urgence dans les mouvements du pinceau.
Deux univers s’allient alors sur les peintures de l’artiste. La réalité s’allie à l’abstrait. Des fleurs multicolores occupent la moitié inférieure de la toile, rappelant des champs de printemps à la montagne. Cet agencement de plantes, évoquant les compositions de Takashi Murakami, explose sur la toile pour occuper l’espace avec vigueur et enthousiasme. S’y échappe des courbes fantomatiques, laissant place à l’abstraction, telles des esprits qui prendraient leur envol. Nous retrouvons les couleurs vives, qui sont, à présent, superposées et mélangées dans un joyeux désordre.
La fluorescence d’un jaune vif s’harmonise avec un rose pastel plus romantique. Un noir profond s’agence à un orange embrasé. Les âmes des fleurs semblent s’enfuir et se laisser porter par le vent, notre esprit contemple la toile comme il lirait un conte : s’imaginant des histoires fantastiques, loin de notre monde réel et parfois gris. Un monde flamboyant expose le monde de nos rêveries et de nos songes, où la nature a repris ses droits, où les Hommes n’ont pas le pouvoir, où les fleurs règnent en maître.
Texte : Angèle Imbert
Crédit Visuel : Jennyfer Grassi, Multilapins aux aguets, 2017 Huile sur toile, 200 x 200 cm