Jörg Gessner à la Maison Galerie Laurence Pustetto

Jörg Gessner à la Maison Galerie Laurence Pustetto

Depuis l’ouverture de sa Maison Galerie en janvier 2020, Laurence Pustetto – collectionneuse d’art affirmée – a été plus que productive en proposant des expositions toutes plus intrigantes les unes que les autres. Depuis le 24 septembre et jusqu’au 4 décembre 2022, sa galerie est investie par une exposition au titre énigmatique, « Feuilles d’Équinoxe », qui présente les œuvres de l’artiste allemand Jörg Gessner.

/// Lolita Fragneau

L’événement rassemble quelques-unes des plus belles œuvres de l’artiste. Nourri par une curiosité insatiable du travail sur la matière, Jörg Gessner se spécialise d’abord dans le design textile où il apprend alors le parfait alliage entre matière et lumière. Puis, Gessner se focalise sur un matériau en particulier qui se marie somptueusement avec la lumière : le papier. Il parcourt l’Europe pour en découvrir les moindres de ses secrets, avant de partir plusieurs mois au Japon pour étudier la fabrication artisanale inhérente au pays. Le titre si poétique de l’exposition est une référence directe à ces matériaux ancestraux, dont Gessner perpétue le savoir et la mémoire par cette réutilisation moderne.

Atelier , crédit Jorg gessner

Ses créations apparaissent à premières vue comme des toiles blanches abstraites, mais plus l’œil s’approche et plus une énigme s’affine, et on ne peut s’empêcher de se questionner sur la technique de conception. Là aussi, Jörg Gessner brille par une originalité inégalée, puisqu’il superpose des feuilles de papiers – toutes différentes entre elles – avec de l’encre de calligraphie japonaise, qu’il dépose par la suite sur un châssis en bois construit sur mesure. Les dimensions de l’œuvre sont convenues par les feuilles choisies, disposées l’unes à côté de l’autre. La description même de l’artiste sur son propre travail est tout aussi éclairante que poétique, à l’image de ses œuvres : « Fragile comme une toile d’araignée […] Petit rectangle imparfait par ses contours naturels, la matière en a presque disparu, elle n’est faite que de l’espace entre les fibres, elle semble, enfin, faite autant de matière que de vide […] Elle est le support et le symbole du réel […] Sur la main, elle devient peau. Dans l’air, elle devient souffle. Sur un écran noir, elle devient ombre. »

Feuilles du temps : crédit Blaise Adilon 

C’est d’une manière presque scientifique que Gessner réfléchi ses œuvres pour être vecteur de lumière. La toile est épurée à son paroxysme, focalisant l’œuvre sur son besoin primaire et essentiel qu’est la lumière. Là est tout l’intérêt de la matière : elle doit être transcendée par l’éclat lumineux pour surpasser le simple choc esthétique. L’artiste montre que l’œuvre n’a plus besoin d’avoir un paysage ou d’être figurative pour faire jaillir la lumière : seules la qualité du papier et la technique comptent. Les œuvres sont changeantes, chatoyantes et étincelantes, se transformant en fonction du moment de la journée et envoutant en permanence le regard d’un spectateur qui ne peut se lasser de cette flegmatique luminescence. Par cette exposition, Gessner se surpasse encore un peu plus que précédemment, et se place comme l’adjuvant officieux de la lumière artistique, mêlant savoir-faire exceptionnel et poésie insoupçonnée.

Translucides N° 6, 7 et 8 crédit  Marie Houssa
 

Maison Galerie Laurence Pustetto

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Maison Galerie Laurence Pustetto

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