Le déchainement de la mer en photographies surpeintes

Le déchainement de la mer en photographies surpeintes

Plasticienne confirmée et touche à tout, Fabian Albertini présente du 5 février au 5 mars à la Galerie Molin Corvo une série de photographies nommée White Sea. Elle figure à travers des clichés repeints après coup, l’océan et tout l’imaginaire sauvage qui l’accompagne si bien.

 

/// Quentin Didier

 

Les monochromes de cette série photographique de Fabian Albertini dégagent une première expressivité où l’on découvre une force sans commune mesure – celle de la mer, maitresse d’un univers marin que l’homme ne peut finalement pas dompter comme il l’entendrait. La puissance de cet élément de la nature si énigmatique nous bondit au visage à travers les impressionnants mouvements capturés ici. Que peut-on faire donc si ce n’est contempler avec un mélange d’admiration et d’effroi ce spectacle grandiose ? Ces photographies interrogent en cela bien évidemment notre sensibilité au sublime, cette beauté décuplée de manière exponentielle par un évènement d’une intensité incomparable. C’est évidemment ce que figurent de telles vagues prises sur le vif, motifs qui allégorisent un déferlement de sentiments, un débordement de la conscience et de l’inconscient.

La dimension aqueuse de l’eau qui se meut et crée de la mousse donne à ces clichés une matérialité particulière. C’est sur cette matérialité que travaille Fabian Albertini avec une approche plastique étonnante. L’artiste choisit d’appliquer de la peinture acrylique directement sur ces tirages, modifiant notre perception et notre réception esthétique de l’œuvre. Comment alors penser ces captations photographiques de la nature explicitement retouchées dans une pratique artistique autre ? Fabian Albertini compose ainsi un jeu vers l’abstraction, appuyant sur la dimension énigmatique et mystérieuse qui entoure l’océan.

 

©Fabian Albertini White Sea#3 150x120cm –

 

Visuel principal : ©Fabian Albertini Black Sea#1 140x110cm 

 

Galerie Molin Corvo