Les burlesques et tragiques sculptures de Sophie Favre

Les burlesques et tragiques sculptures de Sophie Favre

La sculptrice française apporte une touche poétique et burlesque à la vie quotidienne. Pourtant, les personnages de son univers ne semblent pas être totalement en paix. Ses nouvelles créations en terre cuite et à l’impressionnante précision sont à découvrir jusqu’au 27 novembre à la Galerie Claudine Legrand.

 

 

/// Quentin Didier

 

L’inspiration de Sophie Favre est sans cesse en mouvement, virevoltant au fil du temps, de son quotidien. Sa pratique évolue elle aussi, travaillant finement et minutieusement sa matière qu’elle soit de la plus simple terre cuite, ou bien de l’argile, ou même du bronze. Elle crée des personnages dont la précision des traits leur confère une formidable expressivité.

 

Lapin au deux boutons, ©Sophie Favre, Galerie Claudine Legrand

 

On voit autant dans ses créations des images burlesques et enfantines, que des représentations tragiques et sérieuses. Cette oscillation est constatable au sein même d’une seule œuvre. Le visage rond et les grandes oreilles d’un lapin peuvent prêter à sourire dans un premier temps, mais le regard hagard du personnage donne une réelle profondeur à ce que l’on découvre. Une autre pièce montre ce personnage assoupi, dans une position léthargique qui évoque immédiatement l’apaisement, semblant trouver finalement le sommeil après de dures moments.

 

Lapin endormi, ©Sophie Favre, Galerie Claudine Legrand

 

Une dimension tragique parcourt cette exposition avec ces êtres anthropomorphiques qui semblent frappés de tous les maux, rassemblés dans des cadres évoquant un tableau classique. L’œuvre de Sophie Favre s’inscrit donc dans une réalité frappée par la poésie et la tragédie. L’esthétique burlesque de ces personnages ne rend pas compte d’une légèreté de ton et de propos. Au contraire, de par leur apparence et leur expressivité, ceux-ci se rapprochent terriblement de nous. La sculptrice déclare s’inspirer des gens qu’elle croise au quotidien, et propose alors un univers déformant où les masques semblent tomber facilement.

 

La classe ©Sophie Favre, Galerie Claudine Legrand

 

Visuel article : La classe aux souris, ©Sophie Favre, Galerie Claudine Legrand 

 

Galerie Claudine Legrand