Les œuvres nostalgiques de Sacha Floch Poliakoff

Les œuvres nostalgiques de Sacha Floch Poliakoff

Annabelle Cohen-Boulakia – fondatrice de Millenn’Art, un concept qui vise à connecter les jeunes artistes et collectionneurs au marché de l’art – et Antoine Clavé – directeur de la galerie Clavé Fine Art, une galerie d’art moderne et contemporain – se sont réunis pour faire naître la première exposition personnelle Sacha Floch Poliakoff intitulée These are a few of my favorite things. Du 5 au 28 janvier 2023, l’accrochage met en avant une vingtaine d’œuvres inédites, dont des séries de dessins à l‘encre et à l’aquarelle, de peintures et de collages en noir et blanc.

/// Lolita Fragneau

D’origines russes et anglaises, Sacha Floch Poliakoff est née en 1996 et vit à Paris. Dès 2015, elle est formée dans l’atelier de Jean-Michel Alberola aux Beaux-Arts de Paris et entame une formation classique. En 2018, grâce à un échange à la School of Visual Arts de New York, elle étend sa palette en découvrant la peinture à l’huile avec son professeur Matvey Levenstein. Sacha Floch Poliakoff achève son cursus dans l’atelier de Stéphane Calais et obtient son diplôme en 2020. Si elle est souvent présentée à la Galerie Pixi à Paris, son travail est également donné à voir lors d’expositions collectives sur des salons ou foires, entre Paris, Londres et New York.

Sacha Floch Poliakoff, ‘Alexis’, encre de Chine, encres de couleurs et peinture acrylique sur papier chiffon, 75 x 55 cm, 2020

En 2018, la fille de la galeriste Marie-Victoire Poliakoff et du dessinateur Floc’h participe à l’exposition collective On manque pas d’art dont le commissariat était assuré par Annabelle Cohen-Boulakia. Depuis, les expositions s’enchaînent avec notamment Doomed and Famous, une sélection d’œuvres de la collection d’Adrian Dannatt à la Galerie Rebecca Hossack de Londres en 2021 et plus récemment avec Bienvenue Art Fair au mythique hôtel La Louisiane. Elle alterne alors son travail de peinture avec l’illustration en collaborant avec différentes maisons de décoration ou de couture comme Casa Lopez mais également avec des magazines et maisons d’édition dont Alfred A. Knopf.

Marquée par ses origines et le passé familial, Sacha Floch Poliakoff porte une affection particulière aux objets, qui sont pour elle de précieux témoins de ce qui l’anime, la porte et l’entoure. Plus encore, présents et détournés dans la plupart de ses travaux, ces souvenirs, qui se présentent comme des archétypes de son iconographie personnelle, formeraient presque un inventaire affectif. Par exemple, le cheval fait partie de son iconographie personnelle, puisqu’il fait référence à son arrière-grand-père, qui était éleveur de chevaux en Russie. Jouant alors avec ses collections, regroupant, composant, elle pose ses artefacts sur la toile qui devient un vide-poche. Leur importance propre alors abolie par le trait, ils forment un monde atemporel que chacun peut s’approprier.

Sacha Floch Poliakoff, ‘Croquis VI – Médailles’, crayon et aquarelle sur papier, 32 x 24 cm, 2022

Ces obsessions, fascinations, se dévoilent alors par le biais de collages, de dessins, peintures et aquarelles. Elle trouve par-là un moyen de s’exprimer pleinement sans trop en dire, dévoilant un travail empreint de dignité. Son univers paraît conduit par les couleurs contrastées et les formes plus ou moins figuratives. La jeune artiste se plaît aussi à détourner et réadapter les classiques de l’histoire de l’art, afin qu’ils puissent perdurer. Ses habitudes lui viennent de sa famille, et lui permettent de faire face à l’exil et à la distance de son pays d’origine. Chacune des images qu’elle présente a une histoire particulière ou un pouvoir évocateur. C’est un mémorial artistique où le passé et le présent se côtoient dans une synergie parfaite.

Sacha Floch Poliakoff, ‘Roche Bleu’, encres de couleurs, aquarelle et acrylique sur papier, 75 x 55 cm, 2022

Galerie Clavé Fine Art