Plus qu’une semaine pour découvrir les œuvres poétiques de Tiziana la Melia, Tania Gheerbrant et Anne Bourse, à la galerie anne barrault.
///Astrid Vialaron
Le titre reprend un vers du poème « Lots »(2013) de l’artiste et auteure Tiziana La Melia. Il évoque un geste magique, métaphore d’un baiser sur celui qu’on rejette. Baiser qui, telle une formule magique, accorde la métamorphose et perce l’illusion. On parcourt cette exposition comme un voyage sensoriel et métaphorique, qui explore les possibles du récit et des contre-récits.
Anne bourse explore les seuils de la conscience et du corps à travers des formes douces, par un savant travail du textiles, où l’écriture devient une énigme qui s’écrit dans les fils. Son banc tissé à la main, Dismorphic Golden Bench, évoque les hallucinations hypnagogiques d’un corps déformé par l’enfance et la mémoire.
Tania Gheerbrant, quant à elle, tisse un dialogue poétique et militant autour de la santé mentale. Son installation Alliteration rend hommage aux voix oubliées des patients et aux mouvements anti-psychiatriques. Des slogans sérigraphiés et des vidéos murmurantes enveloppent le spectateur dans un espace de résistance sensible, où la marginalité est questionnée.
Enfin, Tiziana La Melia déconstruit les normes de langage et d’appartenance à travers une esthétique hybride, entre fable, vidéo, peinture et sculpture. Dans Conditions (2025), une webcam météorologique devient support de poésie et de réparation affective, tandis que sa série Tabloid transforme la structure du journal en croix thérapeutique, là où récit rime avec remède.
“Lick the Toad”, c’est une incantation contre l’homogénéité du monde, un rituel collectif de désenvoûtement où l’imaginaire et la dissidence s’enlacent. Une invitation à lécher le crapaud — et voir autrement.