En 1819 se constitua une société d’agriculture, des sciences et des arts de l’arrondissement d’Orange, dont une des figures les plus marquantes fut le baron de Stassart, sous-préfet d’Orange. Outre les livres anciens et les archives qu’elle sauva, cette société accumula un véritable capharnaüm d’objets, microcosme des connaissances humaines. Elle fut à l’origine des archives, de la bibliothèque et du musée de la ville. L’attention portée au passé orangeois excita la convoitise de certains qui pillèrent les nécropoles de la ville et des sites gallo-romains. Ils s’approprièrent alors les découverte fortuites, rachetées par des amateurs (Roger Vallentin du Cheylard, Raspail, Charras, Digonnet, Lombart-Dumas) ou même par des musées, qui enrichirent ainsi leurs collections (musée des Antiquités nationales, musée Calvet d’Avignon, musées archéologiques de Nîmes et de Genève, British Museum). Un archéologue lyonnais, François Artaud, tenta d’arrêter cette hémorragie du patrimoine. Il légua sa maison et ses collections à la municipalité afin d’en constituer un musée. Mais ses collections furent dispersée. En 1933, la ville d’Orange consacra deux salles à son passé prestigieux, dans l’hôtel de Drevon. Rassemblant des collections fragmentaires, ce musée s’enrichit de la donation Belleroche (1940 et 1957), des cadastres romains (1950), de la collection Gasparin et des toiles des Wetter (1965), de la collection Margaillan, de la pharmacie de l’hôpital d’Orange et d’une collection d’art sacré depuis 1979.