Pierre Jahan. Photogrammes et Rayogrammes : 1940 – 1950 à la Galerie Jean-François Cazeau

Pierre Jahan. Photogrammes et Rayogrammes : 1940 – 1950 à la Galerie Jean-François Cazeau

 

Jusqu’au 20 décembre, la Galerie Jean-François Cazeau invite à découvrir les photogrammes et rayogrammes de Pierre Jahan. Cette exposition s’attarde sur la production du photographe entre 1940 et 1950, présentant notamment les tirages de sa série la plus surprenante, L’Herbier surréaliste (1945 -1948).

///Melian Pussey

 

En vue du Bicentenaire de la photographie, événement à venir pour lequel la Galerie Jean François Cazeau a reçu le label du ministère de la Culture, une partie de l’œuvre de Pierre Jahan (1909 – 2003) investit les murs de la galerie. Pierre Jahan est une figure importante de la photographie française, s’étant distingué à la fois pour ses images documentaires et ses tirages artistiques. Il fait partie d’une génération de pionniers qui ont cherché à défendre la pratique photographique comme un art à part entière, valorisant à la fois le plaisir et la liberté.

Pierre Jahan, Sans titre, 1952, photomontage colorié tiré par l’artiste, 24 x 18 cm Courtesy Galerie Jean-François Cazeau, Paris

Pierre Jahan a participé à l’exploration des possibilités plastiques et expressives du médium en employant les nouvelles techniques de l’époque, telles que le photogramme et le rayogramme. La particularité de ces procédés en particulier, c’est qu’ils n’impliquent pas l’utilisation d’un appareil photographique. L’obtention d’une image par photogramme est le résultat de l’interposition d’un objet entre le papier photosensible et une source lumineuse. La capture finale prend la forme de silhouettes en négatif, en sachant que les effets peuvent varier selon plusieurs facteurs d’exposition et de luminosité. D’autres artistes qui ont expérimenté avec ces méthodes incluent Man Ray (1890-1976), László Moholy-Nagy (1895 -1946) et Christian Schad (1894 – 1982).

Pierre Jahan mobilise également d’autres techniques communément exploitées par ses pairs, comme le photomontage, le photocollage et la surimpression. Il est possible de voir plusieurs exemples d’images retouchées ci-dessous. 

Pierre Jahan, Sans titre (Herbier), 1946, photomontage, photogramme, 40 × 31 cm Courtesy Galerie Jean-François Cazeau, Paris

Pierre Jahan, A cœur perdu, 1946, photogramme tirée par l’artiste et colorée à la main, 30 x 40 cm Courtesy Galerie Jean-François Cazeau, Paris

La série principale de l’exposition, L’Herbier surréaliste (1945 -1948), propose un détournement des usages scientifiques de la photographie, en référençant visuellement et via les titres la botanique. Pierre Jahan superpose des plantes à des fragments de corps, d’objets et quelques vues en extérieur ou en intérieur.

L’image mise en avant [1] présente un environnement difficile à situer. Les végétaux donnent l’impression qu’ils surgissent du premier plan, créant un décor évocateur de ruines où la nature aurait repris ses droits. Les statues, telle que la figure centrale, constitue un sujet de fascination pour Pierre Jahan [2].

Les évidentes traces de feu, visibles sur une partie du corpus, ne sont pas volontaires. Elles représentent les dégâts de l’incendie qui s’est déclaré dans l’appartement et atelier du photographe en 1948. Bien qu’il s’agisse de dégradations accidentelles, ces ajouts sont perçus comment contribuant fortement au surréalisme de ces travaux. 

Pierre Jahan, L’Herbier surréaliste (Artemisia Estracunculus), 1945-1948, photogramme brûlé, 40 × 31 cm Courtesy Galerie Jean-François Cazeau, Paris

 

Pierre Jahan , Sans titre (Nu à l’épi), vers 1945-1948, photogramme et tirage gélatino-argentique, 40 x 31 cm Courtesy Galerie Jean-François Cazeau, Paris

En parallèle des photogrammes et rayogrammes de l’artiste, l’exposition dédie une partie de l’accrochage à ses photographies prises en argentique. Sa visite de l’atelier d’Henri Héraut en 1942 lui a permis de mettre en scène la collections de poupées du peintre pour des clichés à l’esthétique assez déconcertante. 

Pierre Jahan , Les Poupées de Héraut, 1942-1943 Petit roi (Atelier Henri Héraut), 1942, épreuve gélatino-argentique, 40 × 31 cm Courtesy Galerie Jean-François Cazeau, Paris

 

Notes : 

[1] Pierre Jahan, L’Herbier surréaliste (Arrehenathrum Elatius), 1945-1948, Photogramme brûlé, 40 × 31 cm Courtesy Galerie Jean-François Cazeau, Paris 

[2] PIERRE JAHAN PHOTOGRAMMES ET RAYOGRAMMES 1940-1950, Diana Durlanescu, (Paris, Galerie Jean-François Cazeau,  24 octobre 2025 – 20 décembre 2025), [En ligne], URL : https://www.galeriejfcazeau.com/usr/library/documents/main/exhibitions/34/pierrejahan_catalogue_2025.pdf , consulté le 30/10/2025

 

Galerie Jean-François Cazeau

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