Portraits flamboyants à la Galerie Lazarew

Jusqu’au 15 janvier la Galerie Lazarew présente les peintures ultracolorées de l’artiste béninois Rafiy Okefolahan. L’exposition Irawo dévoile les nouveaux portraits d’un coloriste hors pair pour qui la pratique artistique est un véritable exutoire au monde actuel.

/// Quentin Didier

 

Rafiy Okefolahan fait ses premières armes dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest où il s’imprègne d’un important essor culturel sur le continent. Il conjugue cette inspiration à ce qu’il peut aussi se faire en Europe lorsqu’il traverse la Méditerranée pour la suite de sa carrière. L’artiste développe une œuvre concentrée sur d’étonnants portraits sur toile où les couleurs sont légion.

Il peint des êtres sans visages, une déshumanisation qui contraste avec la pluralité et l’intensité chromatique présentes. Cette explosion visuelle paraît venir d’un subconscient au bord de l’implosion. En effet, Rafiy Okefolahan déclare que sa pratique artistique découle d’une volonté de créer une forme d’ordre spirituel dans un monde en proie au chaos. Chaque coup de pinceau devient une réponse quasiment salutaire face à des questions sociales, philosophiques, et politiques actuelles.

 

 

Alors envelopper ses visages brisés dans un déluge de couleurs vives prend tout son sens, l’artiste fait résister l’individu face à la déshumanisation. Il donne une véritable matérialité à ces portraits comme pour témoigner d’une réalité que l’on tend parfois à oublier. Pour cela il incorpore de la terre, du sable ou même du marc de café à ses compositions picturales. Ces dernières débordent en un sens de vitalité par le biais d’intenses couleurs et d’éléments naturels.

 

 

Le travail de Rafiy Okefolahan s’érige naturellement en une quête spirituelle et philosphique. Le nom de cette exposition, Irawo, signifie ‘’étoile’’ et ‘’destin’’ en Yoruba (langue d’une importante ethnie en Afrique de l’Ouest). Les portraits composés par l’artiste béninois dégagent effectivement une intensité expressive certaine, et on ne peut que saluer une nouvelle fois le travail des couleurs, véritable signature de l’artiste.