Premier solo shows pour Milène Sanchez à la galerie Claire Gastaud

Après avoir reçu le Prix du jury Loire, le Prix Horizon et le Prix Desjoyaux en 2021, la consécration se cristallise enfin pour Milène Sanchez : elle présente sa première exposition personnelle à la galerie Claire Gastaud à Clermont-Ferrand depuis le 15 septembre – intitulé « Par éclair, par éclat » – et visible jusqu’au 22 octobre.

/// Lolita Fragneau

Milène Sanchez – née en 1997 et tout juste diplômée de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Saint-Etienne – fait une entrée remarquée sur le devant de la scène artistique. Son jeune âge ne lui enlève rien de sa superbe, et elle a déjà pu prouver son talent en participant à plusieurs expositions collectives. Le nom choisi pour sa première exposition résonne comme les sonorités d’un vers en prose, anaphorique et poétique, marquant la soudaineté et la puissance de sa création.

Elle travaille à l’huile, à l’essence de térébenthine, par superpositions de fines couches de tons différents. Son travail par pratiquement toujours d’une image préalable, que ce soit d’une photographie ou une scène de film, qui l’inspire et la guide pendant la phase de création. « Bien que j’utilise des images pour produire une peinture, il ne s’agit pas de montrer ce que je vois mais plutôt ce que je ne vois pas dans un premier temps. Quelque chose qui serait impossible de dire ou de voir », atteste l’artiste française. Sa grande force est d’être influencée par des artistes hétéroclites et divers, tel que Manet, Odilon Redon, ou encore Joaquín Sorolla. Ce qui l’intrigue par-dessus tout, c’est la manière de rendre les couleurs – on retrouve par ailleurs l’empreinte de Lee Krasner ou de Luc Tuymans sur sa recherche. La lumière prévôt également dans les compositions de Milène Sanchez, qui parvint subtilement à dépeindre un moment dans son instantanéité finie. L’artiste communique avec sincérité l’émotion qu’elle souhaite partager avec le visiteur. 

Milène Sanchez, Par éclair, par éclat. Vue d’exposition. Galerie Claire Gastaud, Clermont-Ferrand, 2022

Parmi ses thèmes prépondérants, le motif floral s’impose et est étudié sous toutes les coutures pour en explorer les facettes les plus insaisissables. Sanchez affirme qu’elle « [sent] qu’en peinture [elle] arrive à rendre compte des cadeaux de lumière et de mouvement que les fleurs nous donnent à voir », qu’elle « [voit] les choses comme cela, à travers des brefs surgissements. » Les motifs ont beau être simples, ils ne sont pas pour autant simplistes, puisqu’ils confèrent et témoignent ingénieusement d’une sensibilité et d’une émotivité touchante, à laquelle le visiteur s’imprègne à la vue des tableaux. Elle déclare elle-même : « par le biais de ma production artistique je cherche à exprimer une émotion, à donner à voir ma vision. Ma réalité. J’aimerais que mes peintures soient un témoignage abstrait d’un moment suspendu dans l’atelier. » Ainsi, ce n’est pas une volonté de réel ou d’exactitude qui intéresse Milène Sanchez, mais bien au contraire un désir et une revendication de subjectivité, de représenter sa propre conscience du monde qui l’entoure, sa propre interprétation. Une porte d’entrée sur une vision artistique particulière et captivante, qui attendrit par son authenticité.