Steven Parrino : entre pop art et culture underground

Artiste New-Yorkais de la fin du siècle dernier, Steven Parrino capture avec cynisme et noirceur la société contemporaine dans ses dessins expérimentaux. La Galerie Loevenbruck réalise du 18 février au 30 avril une rétrospective de ce travail graphique audacieux qui évoque les grandes heures du pop art.

 

/// Quentin Didier

 

Steven Parrino entre dans le monde de l’art dans les années 80, s’intéressant selon ses dires de manière nécrophile à la peinture alors déclarée comme morte et enterrée. Il développe rapidement un style punk entre pessimisme et provocation – évoquant avec une touche d’adoration des figures américaines de l’anticonformisme tel qu’Elvis Presley, Johnny Cash, ou encore les groupes The Ramones et Black Flag. Logiquement la froide couleur noire va définir des dessins dans une œuvre qui, à la manière du pop art, questionne la société de consommation et la culture de masse.

Il conçoit ses œuvres dans la tradition de l’appropriationisme artistique avec pour influence le travail d’Andy Warhol sur monochromes. Il maltraite dans son œuvre un médium pluriel, principalement composé pour cette exposition de papiers calques sur lesquels il dessine. Ses expérimentations graphiques partagent pour la plupart une esthétique monomaniaque où le noir et le blanc sont les seuls vecteurs chromatiques – témoignant d’une ambiance nihiliste où la grande faucheuse n’est jamais loin.

 

 

L’artiste multiplie les références à une culture plus underground et à la touche transgressive (groupes punk, cinéma de genre et de série B, etc…). Steven Parrino bouscule en effet les pensées dominantes de la bienséance avec une esthétique profondément cynique et pessimiste – à la manière de ce personnage à moitié nu rappelant le Christ.

 

 

Steven Parrino était finalement un de ces créateurs expérimental à l’attitude subversive certaine. Il demeure un élément important de l’underground New-Yorkais de la fin du siècle dernier. Avec l’exposition Œuvres Graphiques, la Galerie Loevenbruck réalise une très intéressante rétrospective de son travail de dessin à mi-chemin entre le pop art, l’expressionnisme abstrait, et cette culture marginale New-Yorkaise.

 

 

Visuel principal : Steven Parrino – Jerk – 2003 – Crayon et laque sur papier calque – 48 × 48 cm – Collection privée – Paris – N° Inv : SP191201 – © Steven Parrino. The Parrino Family Estate – Photo Fabrice Gousset – courtesy Loevenbruck, Paris.