« Summer Show » à la Cohle Gallery

« Summer Show » à la Cohle Gallery

 

La Cohle Gallery présente jusqu’au 24 juillet son exposition « Summer Show » avec un parcours étonnant. Le travail de 8 artistes français et étrangers est exposé – Ador, Colin Roberts, Fenx, Ludovik Myers, Madi, Nksin, Poes, Tom Jean Webb – offrant au visiteur un éclectisme d’esthétiques artistiques.

 

/// Eléonore Blanc

 

Il s’agit de la dernière exposition collective de la Galerie avant sa fermeture pour le mois d’août. Les différentes œuvres qui habillent les cimaises de la galerie concentrent des inspirations diverses et des références et techniques variées. C’est un syncrétisme artistique qui est façonné pour cette exposition.

 

Nous découvrons l’artiste français Ador, conteur d’histoires qu’il narre avec talent. Sa grammaire artistique se nourrit de personnages et d’objets qui nous entourent quotidiennement. Son art oscille entre l’humour, la caricature ou le sérieux. Il peint une multitude de personnages dans une structure désordonnée ou l’ordre apparent semble offrir un véritable équilibre. Avec Le spectacle de la société, le visiteur est à la fois spectateur et acteur. De l’ordre de l’animation, Ador invite le visiteur à chercher le sens de ces personnages qui évoluent devant nos yeux.

 

ADOR, Le spectacle de la société, 70x50cm ©Ador

 

L’animation, l’humour ou la satire de Ador laisse place dans cette exposition à l’œuvre de l’artiste américain Colin Roberts. Nous découvrons une esthétique alliant la science et notre condition humaine. Colin Roberts a commencé à créer des imitations de coussins en plexiglas en 2008. Ces objets quotidiens, bien souvent indispensables à nos nuits, sont doux et moelleux. Pourtant, nous observons que ces coussins sont abîmés et bosselés.

 

Nous sommes attirés par l’aspect étrange de ses œuvres: ce sont les jeux de lumière de l’œuvre qui la rende attrayante. Ce rapport particulier avec ce coussin amène le spectateur à repenser sa conception du repos et du sommeil.

 

Colin Roberts, Glass Pillow © Colin Roberts

 

Rencontre ensuite avec l’artiste Fenx, considéré comme un héritier post-graffiti du Pop Art. Influencé par les cultures urbaines, et des artistes comme Lichtenstein ou Warhol, l’artiste aime les grands formats, la délimitation précise de ces figures donnant un aspect léché à son travail. Il a réalisé de nombreuses fresques dans lesquelles il questionne des enjeux sociétaux. Son travail sur d’autres médiums, tel que la toile, donne une autre atmosphère à ses œuvres puisque nous observons plus de profondeur. April 1989 induit un questionnement sur la condition de la femme dans son rapport à l’homme.

 

Fenx, April 1989, 40 x 30 cm, Acrylique ©fenx

 

Dans l’art du graffiti, nous retrouvons également Poes. L’artiste joue avec les formes, les rondeurs et bâtit un univers narratif, presque de bande dessinée. L’observation nous mène dans des contrées oubliées, celles des mythes et légendes, antiques et contemporaines.

 

Poes, Polyphonie du printemps retrouvé ©Poes

 

Les Flowers de Ludovik Myers, artiste français, sont d’une apparente simplicité. Pourtant, lorsque notre regard s’attarde sur la toile, nous ressentons la présence d’un univers oppressant. Le travail en dégradé du jaune, rose, et orange jusqu’au bleu et noir accentue cet effet.  

 

À travers l’exposition, nous découvrons l’artiste japonais Nksin, qui expose pour la première fois en Europe. Peintre à l’aérosol, Nksin a développé un langage artistique emprunt de films d’animation américains des années 90 avec de nombreuses références à la culture japonaise. Il peint ce personnage, 1982 en grisaille et tout en frontalité. Le regard de ce sujet est difficilement identifiable. Est-il bienveillant ? Nous sommes amenés à nous interroger.

 

Nksin, 1982, 116 x 89 cm ©Nksin

 

Si la nature nous manque, nous la trouvons dans l’exposition. Ce sont les paysages de Tom Jean Webb qui sont exposés et qui nous transportent dans un monde onirique. The light of tomorow illustre un homme, laissé en blanc alors même que le reste de la composition est en couleurs, de dos et s’engouffrant dans un paysage de nuit. Sa peinture est symbolique, et évoque un mystère éternel. La solitude de cet homme appelle notre contemplation.

 

À travers « Summer Show », le visiteur peut également observer les toiles de l’artiste Madi, qui sont une ode à la joie. D’une gestuelle spontanée et vive, Madi travaille la peinture avec des couleurs lumineuses et pastel. Instinctives, ses créations sont douces et sensibles. Nous observons un attachement particulier à la représentation de personnages féminins, de scènes dans lesquelles la faune et la flore prennent une place de premier plan et des univers chimériques où les éléments naturels virevoltent.

 

 
Tom Jean Webb, The light of tomorow, 2021, 90 x 60 cm acrylique sur toile ©Tom Jean Webb

 

 

 

 

Cohle Gallery