Sur le motif, peindre en plein air (1780-1870)

Sur le motif, peindre en plein air (1780-1870)

La Fondation Custodia nous propose du 3 décembre au 3 avril avec son exposition intitulée Sur le motif, peindre en plein air, une nouvelle approche de la peinture de plein air en Europe entre 1780 et 1870. Une exposition qui réunit plus de cent cinquante études à l’huile appartenant à la Fondation Custodia à Paris, à la National Gallery of Art de Washington, au Fitzwilliam Museum de Cambridge, et à une collection particulière.

/// Stéphane Gautier

 

Que veut dire « peindre en plein air » au tournant du XIXème siècle ? Quelles sensations naissent de cette confrontation avec la nature ? De quelle manière ces œuvres engagent elles l’artiste et le regardant dans sa perception des éléments naturels, les arbres, l’eau, des rochers, des ciels et des effets atmosphériques ? Comment restituer la lumière de la campagne romaine terrain d’expérimentation de la plupart des artistes de l’époque ? Comment rendre les bleus profonds des ciels et des cotes de l’Italie du sud ? Comment transmettre la fulgurance des éruptions du Stromboli ou du Vésuve ?

 

Anton Melbe (Copênhague 1818-1875 Paris)
« Skyrim » Konsberg, Norvège 1846
Huile sur papier contrecollé sur carton
12x30cm
Coll: particulière

L’arbre pour l’artiste représente un motif fondamental. Celui de l’eau confronte le peintre de plein air à de multiples défis : peindre la transparence d’un élément insaisissable. Les rochers, grottes et cavernes sont prétextes à des études sur le rendu des textures de la croute terrestre et l’érosion des roches. Ils sont également une base de réflexion sur le temps, propre à remettre l’histoire humaine en perspective. Les ciels et les effets atmosphériques offrent un inépuisable répertoire d’expérimentation. La magique lumière du sud de l’Italie et la présence de sites grandioses et de ruines antiques garantissent un cadre particulièrement favorable pour peindre sur le motif. Les vues de toits ou de cours de fermes constituant un répertoire de motifs plus humbles.

 

Anonyme Français. XIXème siècle « Une terrasse sur l’ile de Capri » Huile sur papier contrecollé sur toile 37?7×30,8 cm Fondation Custodia Coll Frits Lugt

A une époque où l’intérêt croissant pour la nature et pour les sciences d’apparition récentes, comme la météorologie et la géologie contribuent au développement de la peinture de paysages, cette curiosité empirique offrait aux peintres de plein air les clefs nécessaires à la compréhension des éléments naturels constituant la matière première de la peinture de paysage.

A la croisée de la peinture et du dessin, ces études de petit format étaient généralement exécutées sur papier. Peintes rapidement sur le motif, elles avaient pour objectif d’exercer l’œil et la main à saisir les fugitifs effets de lumière et de couleur. Parfois terminées ultérieurement en atelier, elles n’étaient toutefois pas conçues comme des œuvres finies destinées à être exposées ou vendues. Elles constituaient pour l’artiste de précieuses références sur lesquelles il se basait pour donner à ses travaux plus formels fraicheur et immédiateté. Ces œuvres sont informelles, généralement conçues comme des outils pédagogiques ; bien des esquisses de paysages à l’huile n’étaient pas signées et leur attribution reste délicate.

 

Louise-Joséphine Sarazin de Belmont.
(Versailles 1790-1870 Paris)
« Grottes dans ,un paysage rocheux »
Huile sur papier contrecollé sur toile
42,2×57,4 cm
Coll particulière

La Fondation Custodia et Ger Luijten l’un des commissaires de l’exposition, nous présentent donc un ensemble plus poétique que didactique des œuvres sélectionnées, soulignant tout à la fois les différences et les similitudes d’approche des artistes de nationalités très diverses, sur quatre génération successives. « Tout au long de l’organisation et de la mise en place de cette exposition, nous avons partagé le plaisir que prirent les artistes à produire ces œuvres. Les peintres dans leur grande majorité, n’auraient jamais envisagé d’exposer leurs études à l’huile. Œuvres de caractère strictement personnel, aide-mémoires destinés à nourrir leurs grands formats d’atelier, elles n’étaient connues que d’un cercle restreint d’amis, de collègues ou d’élèves. Mais leur fraicheur et leur immédiateté les rend aujourd’hui plus séduisante que l’essentiel de l’œuvre officielle de ces mêmes artistes. ».

Sur le motif est l’occasion exceptionnelle d’un examen approfondi de paysages d’une grande originalité qui, en dépit de leur petit format, restituent l’éclatante splendeur du monde qui nous entoure.

 

Christian Ernst Bernhard Morgenstern (Hambourg 1805-1867 Munich)
« Chutes de la rivière Traun », Autriche 1826
Huile sur papier 28x 36,4 cm
Fondation Custodia, Coll Frits Lugt

Visuel principal : Simon Denis (Anvers 1755-1813 Naples) « Arbres dans une vallée » Huile sur toile 68,8 x 91,1 cm, Fondation Custodia, Coll Frits Lugt

 

Fondation Custodia

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