La galerie Michel Estades présente du 5 mars au 29 avril, une exposition consacrée aux peintures de Thierry Loulé.
« Je ne peins pas ce que je vois, mais ce que je ressens. Ma peinture est une peinture de l’intérieur de l’âme. J’essaye de faire ressortir l’essentiel des êtres que nous sommes. Les émotions restent les mêmes pour tous à travers toutes les cultures du monde. » – Thierry Loulé
Des émotions fixées sur la toile par les coups de pinceau de Thierry Loulé, où chaque trait est marqué, prononcé par la main de l’artiste. Une technique qui laisse apparaître le travail des couches de peinture disposées avec force et dynamisme, offrant à la fois une impression de mouvement, de relief et d’effervescence. Comme un désordre organisé, cette composition tumultueuse nous plonge dans ces portraits, autoportraits et natures mortes qui se placent dans la continuité du mouvement expressionniste.
Des traits visibles qui sont rarement identiques : sur une même toile se mêlent des lignes courtes, droites et succinctes pour marquer les contours d’un nez, d’une bouche, et des courbes arrondies, presque infinies, se fondant dans les profondeurs de la matière. Des traits qui s’apparentent parfois à des mots illisibles, que notre regard essaye de décrypter, en vain. Une folie charmante se dégage de ces toiles mêlant formes et couleurs avec audace. La palette est infiniment riche : l’artiste ose les superpositions et les mélanges de teintes, associant du vert à du jaune, lui-même se mêlant au bleu et au rouge. Le temps manquerait, si nous voulions énumérer toutes les couleurs présentes sur une seule de ses toiles.
Ces peintures, parfois de plus d’un mètre, laissent apercevoir les émotions des différents sujets du peintre. Que ce soit lui-même ou des individus inconnus, les nuances utilisées laissent penser que l’artiste capture leur aura. Comme pour partager avec nous la personnalité qu’il a cernée de chaque individu, les tons, les expressions divergent d’une toile à une autre. Un portrait féminin nous plonge dans des teintes pastelles, empreintes de douceur où les lignes, moins marquées, laissent à l’observateur le soin d’apercevoir les contours suggérés par la couleur. Des autoportraits imprégné d’une certaine angoisse, où le rouge et le jaune dessinent des yeux écarquillés qui transmettent un regard anxieux. Comme si le peintre possédait une vision extra-sensorielle, il capture les couleurs et les teintes qui émanent des figures de ses sujets, pour partager avec nous, ces portraits révélateurs de l’essence humaine.
Texte : Angèle Imbert
Crédit Visuel : Thierry Loulé, 13 secondes avant de peindre, Huile sur toile, 116 x 89cm