Vera Molnar, Affinités particulières. Hommage à Dürer, Cézanne, Klee

Géométriques, minimalistes, radicales, les œuvres de Vera Molnar, artiste hongroise installée à Paris depuis 1947, sont le résultat d’une recherche constante de l’objectivité dans l’art, d’une volonté de « créer des œuvres de manière consciente ». Influencée par les théories de Piet Mondrian, Kasimir Malevitch et du mouvement zurichois d’art concret, elle développe tout au long de sa carrière un vocabulaire formel rigoureux et systématique, qui trouvera son aboutissement dans l’utilisation de l’ordinateur dans son processus créatif, dès la fin des années 1960. Sous-titrée Hommage à Dürer, Cézanne, Klee, l’exposition de la galerie Berthet-Aittouarès met en lumière les « affinités particulières » qu’entretient Vera Molnar avec trois grandes figures de l’Histoire de l’art. Depuis ses jeunes années, l’artiste fait régulièrement référence dans ses œuvres à Albrecht Dürer, l’instigateur de la Renaissance dans les Pays du Nord, Paul Cézanne, le « père de l’art moderne » et Paul Klee, professeur au Bauhaus. Plus qu’une influence stylistique, ils ont déclenché chez elle, à un instant t, l’envie de créer. 

De l’observation de leurs toiles sont nés l’obsession d’un détail, l’attrait pour une forme générant l’évocation d’un souvenir. Lorsqu’elle évoque l’œuvre Ad Parnassum de Paul Klee, Vera Molnar explique : « En la revoyant, elle m’a rappelé un souvenir d’enfance, le soleil que je voyais au fond de mon jardin et que je peignais à l’aquarelle ». Ainsi a germée l’idée d’un Mont Parnasse d’après Klee, répétition de triangles noirs sur fond blanc, en hommage à la forme géométrique et évocatrice de la montagne, figurée quatre fois sur le tableau de Paul Klee.