Yves Bage à la galerie GNG

/// La rédaction

Quelque chose ici rappelle la street photography. Observateur du monde, l’artiste peintre réalise des captures du réel, fixe des instants de vie. Il donne naissance à ses personnages à travers des esquisses qui semblent comme prises sur le vif. Insaisissables, les figures sont souvent floues et évoquent les passants et passantes que nous croisons dans les rues sans avoir le temps de vraiment les regarder. Ces corps en mouvement nous donnent à voir des fragments de vie quotidienne. Un avion qui passe au-dessus d’une zone pavillonnaire, des personnes qui font les boutiques, un couple qui passe devant un guitariste de rue en promenant le chien, une femme qui enlève ses escarpins — autant de tableaux prenant forme grâce au pinceau d’Yves Bage.

Dans ce flou, le réel et le quotidien se transfigurent et acquièrent un caractère inhabituel qui fait tendre ces tableaux vers le surnaturel et les rend ainsi presque inquiétants. En effet, quelque chose ici nous interroge. Yves Bage joue sur les contrastes et les contradictions : les personnages sont partagés entre la tranquillité et une certaine violence contenue.