Du 28 avril au 23 mai, la 63e édition du Salon de Montrouge dévoile les artistes émergents et prometteurs de l’année, dans son beffroi de 1500 m².
Derrière les murs de briques rouges du beffroi, âgé de presque un siècle d’histoire, se dissimule la 63e édition du Salon de Montrouge dédiée à la création contemporaine. Celui-ci, crée en 1955 accueille chaque année 25 000 visiteurs par an, venus du monde entier, pour découvrir les créateurs de la scène française et internationale. Cette année, 52 artistes ont été sélectionnés par un jury présidé par Jean de Loisy, président du Palais de Tokyo. Cette 63e édition, sous le signe de l’émergence, marque l’arrivée d’un nouveau curateur, Ami Barak, ancien directeur du FRAC Languedoc Roussillon, et du département d’art visuel de la ville de Paris, souhaitant célébrer la jeunesse et le dynamisme de la création. Le Salon de Montrouge ouvre, donc, ses portes aux jeunes talents sortis de l’école, à même de proposer une recherche artistique maturée et prometteuse, mais aussi aux artistes français ayant marqué l’actualité tels que Théo Mercier, Pauline Bastard ou encore Clément Cogitore.
Pour ce faire, la scénographie, mis au point par Vincent le Bourdon, propose un parcours d’exposition sous forme de trame narrative, nous invitant à nous promener parmi les œuvres, comme dans un roman en quatre chapitres. Non sans audace, l’exposition pluridisciplinaire a fait le pari de rapprocher des œuvres hétéroclites afin de dresser un portrait des enjeux esthétiques et politiques contemporains, offrant une prise de recul sur le rythme effrénée de la nouveauté et de l’actualité.
Le spectateur amorce son voyage sur une réflexion primordiale sur le rapport de l’artiste à la nature, à l’heure des catastrophes écologiques et des scénarios apocalyptiques. Il se poursuit par l’approche des enjeux de la recherche formelle, dans un monde saturé d’images tandis que la salle suivante explore le lien de l’individuel au collectif, à l’ère des réseaux sociaux et de la surexposition médiatique. Le spectateur achève sa découverte plongé dans un nouveau regard sur le pop art, détourné et revisité, dans un contexte de croissance des industries culturelles. L’ensemble apparaît comme un miroir interrogatif sur notre époque, que nous parcourons a vive allure : de quoi repartir avec de nombreuses questions sur la fonction et la définition de l’art aujourd’hui.
Ainsi, le Salon, et tout particulièrement cette 63e édition, s’imposent comme un événement incontournable, mettant à l’honneur la créativité et la volonté des jeunes artistes, en leur ouvrant une voie d’accès au monde de l’art par des rencontres avec les collectionneurs, critiques d’art et curateurs et la remise de onze prix, parmi lesquels figurent celui du Palais de Tokyo, ou des Beaux Arts de Paris. Le Salon de Montrouge, bien plus qu’un espace d’exposition, s’impose comme un laboratoire de développement artistique, qui n’a de cesse d’annoncer la couleur.
Texte : Elodie Réquillart