Les entrelacs de Jeanne Bonnefoy-Mercuriali

 

La Galerie Arcanes a présenté l’exposition Exceptions du 19 mai au 30 juin 2021 qui réunissait quatre céramistes d’art, Jeanne Bonnefoy-Mercuriali, Kaori Kurihara, Brigitte Marionneau et Gustavo Perez. C’est l’occasion pour nous d’observer le travail de la céramiste Jeanne Bonnefoy- Mercuriali.

 

/// Eléonore Blanc

 

Jeanne Bonnefoy-Mercuriali est sculpteur-céramiste, diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’art – Oliviers de Serre (Paris). Ses créations brouillent la frontière entre art et artisanat grâce à la réalisation de pièces à la fois éminemment décoratives et utilitaires.

 

 

Jeanne Bonnefoy-Mercuriali travaille la terre et le plâtre, en convoquant les techniques du colombin, du moule à pièce, de l’émaillage ou encore de la patine. L’exploration de ces nombreuses techniques est issue de divers voyages, qui ont nourri son âme d’artiste. Au Yémen, Jeanne Bonnefoy-Mercuriali expérimente les procédés de la poterie en colombins et à Jérusalem, elle se concentre sur la restauration de pièces antiques. L’esthétique de l’artiste s’est également forgée lors de ses séjours au Moyen-Orient. 

 

Son esthétique artistique tend vers une pureté des lignes et courbes, une simplicité des détails et une apparence brute. Son univers créatif se nourrit de ses rencontres avec les potiers locaux, avec qui elle travaille. L’artiste porte également un regard de chercheur sur la poterie contemporaine. En ce sens, elle a réalisé une étude artistique et technique sur la poterie contemporaine au Yémen avec l’article « La poterie contemporaine au Yémen. Un artisanat indigne d’intérêt ? » qui dresse un état des lieux passionnant sur la poterie contemporaine yéménite face aux défis et enjeux qu’elle rencontre.

 

Jeanne Bonnefoy-Mercuriali développe des séries de céramiques qui présentent des entrelacements de matière. Les entrelacs sont une forme d’ornement en arabesques variées, appliquée dans tous les arts décoratifs. Ils sont une forme fondée sur la répétition de motifs, de courbes entrelacées, entrecroisées et enchevêtrés. À titre d’exemple, les entrelacs celtiques (que l’on retrouve sur les croix médiévales) évoqueraient un circuit sans début, ni fin, et seraient donc un symbole d’éternité selon le Professeur d’art celtique Georges Bain (1881-1968). On ne peut certifier cette interprétation, mais en observant les créations de Jeanne Bonnefoy-Mercuriali, nous entrons dans un univers qui suspend effectivement le temps.

Les jeux d’anses entrelacées habillent ses pièces d’un style séduisant, épuré et sobre.