« Zao Wou-Ki. Il ne fait jamais nuit »

« Zao Wou-Ki. Il ne fait jamais nuit »

 

À l’occasion de l’exposition « Zao Wou-Ki. Il ne fait jamais nuit » présentée à l’Hôtel de Caumont – Centre d’art à Aix en Provence jusqu’au 10 octobre 2021, le catalogue de l’exposition des éditions In Fine retrace l’ensemble de l’œuvre de l’artiste. L’ouvrage se concentre en particulier autour du désir de Zao Wou-Ki (1920-2013) de créer de nouveaux espaces picturaux.

 

/// Eléonore Blanc

 

Artiste majeur de la peinture française de la seconde moitié du XXème siècle, Zao Wou-Ki fait l’objet de la première exposition monographique organisée à Aix en Provence. Le catalogue d’exposition a pour dessein d’étudier toutes les étapes de sa carrière depuis ses premières œuvres figuratives jusqu’aux peintures tardives, où la liberté du trait, de la couleur sont l’apogée de son art. Chaque page laisse découvrir les toiles lumineuses, jaillissantes de couleurs ou plus nerveuses du peintre.  

 

Dans le travail de l’artiste, la représentation de la lumière est primordiale. En effet, après son installation à Paris en 1948, Zao Wou-Ki explore le thème de la lumière nocturne et diurne dans une série d’œuvres sur les astres lunaire et solaire. Zao Wou-ki pense également la lumière comme une nécessité intérieure.

 

Matisse, artiste très observé par Zao You-Ki, parlait de « lumière spirituelle ». De cette même façon de penser le monde, Zao You-Ki créait des toiles contrastant les traitements de la lumière et de l’ombre afin de traduire ses états d’âme. L’ouvrage présente les œuvres représentatives de cette quête, qui implique également l’orientation de l’artiste vers la rupture avec la figuration.  

 

La redécouverte de la technique de l’encre de Chine par l’artiste lui permet d’étudier les vides au cœur de ses créations, qui prendront une place structurante au centre des toiles. Puis, le geste libre lui permet de construire des œuvres d’abstraction lyrique que nous pouvons découvrir dans le chapitre « Un nouveau territoire ». Nous observons des toiles aériennes mais également à l’esthétique plus agitée.

 

Le catalogue d’exposition se termine par l’étude des aquarelles de Zao Wou-Ki. Peintes à l’extérieur « sur le motif », ses aquarelles s’attachent notamment à capturer les rayons du soleil et représenter des paysages. Cette nature, si présente tout au long de sa carrière, resurgit dans les dernières années de sa vie par la technique de l’aquarelle.

 

« J’étais fasciné par la multiplicité de l’espace à la surface de l’eau, la légèreté de la lumière ou son épaisseur entre le lac et le ciel. […] Ce que je cherchais à voir, c’était l’espace, ses étirements et ses contorsions, et l’infinie complexité d’un bleu dans le minuscule reflet d’une feuille sur l’eau. Je me posais toujours les mêmes questions : comment représenter le vent ? Comment peindre le vide ? Et la lumière, sa clarté, sa pureté ? »

Zao Wou-Ki

 

 

Zao Wou-Ki. Il en fait jamais nuit. Editions In Fine / Hôtel de Caumont-Centre d’art – Cartonnée contrecollée – 176 pages – Textes en Français – 2021