Giuseppe Zoppi : « Trieste, au coeur de celui qui regarde… »

Giuseppe Zoppi :  « Trieste, au coeur de celui qui regarde… »

Du 12 avril au 21 mai, la Galerie GNG présente le travail du peintre Giuseppe Zoppi dans une exposition poétiquement intitulée « Trieste, au coeur de celui qui regarde… ». L’artiste nous présente une série d’oeuvres en lien étroit avec le temps, la mémoire et l’oubli.

 

/// La rédaction

 

Après avoir superposé des couches de couleurs, Giuseppe Zoppi gratte la matière afin d’obtenir une écorce picturale poreuse, faite de lacunes et de lacérations. L’oeuvre se crée par la réduction de la matière. Comme l’érosion métamorphose la roche, l’artiste transforme la matière dans un geste qui tendrait presque vers la sculpture. Apparaissent alors des formes qui ressemblent à des ombres, à des réminiscences. Cette texture écorchée mélange les impressions : impressions de plis, impressions de liquidité, d’affiches arrachées. La matière de Zoppi est évocatrice et s’enrichit au contact des regards qui se posent sur elle.

 

©Giuseppe Zoppi, Nuovo bagni fontana 30

La surface picturale est gardienne des cicatrices, des blessures, de la multitude de traces laissées par le vécu. Comme la mémoire, cette surface est poreuse, parfois lacunaire, mais structurée par des temps forts. Avec des érosions qui rappellent presque la rouille et montrent une recherche volontaire de l’absence, du trou, Giuseppe Zoppi fait apparaître un sentiment de mélancolie. Cette matière-souvenir devient le tombeau délicat de tout ce que le temps crée de failles. L’artiste cherche à faire émerger une sensation d’effacement progressif. Giuseppe Zoppi traduit l’accident qui peut alors se métamorphoser en une esthétique de la révélation du passage du temps, matérialisant le paradoxe de la trace laissée par l’oubli. Quelque chose fut là mais il ne nous est plus possible de le voir. Seule demeure la trace de son absence.

 

©Giuseppe Zoppi, Notturno sulla neve

 

Les absences volontaires des tableaux de Giuseppe Zoppi le rapprochent de la tradition des fresquistes italiens. Cet ancrage italien est d’autant plus fort que l’exposition est dédiée à Trieste — ville portuaire du nord-est de l’Italie, à la frontière slovénienne. Trieste est une étroite bande de terre au croisement de plusieurs pays et donc de plusieurs inspirations, d’une multiplicité d’influences culturelles et artistiques. Peut-être que comme Trieste, la peinture de Giuseppe Zoppi est une étroite bande de terre entre le visible et l’invisible. 

 

©Giuseppe Zoppi, Stazione centrale deposito
 

Visuel de couverture : ©Giuseppe Zoppi, Nuovo bagno fontana

 

Galerie GNG

icon-car.pngFullscreen-Logo
GNG

chargement de la carte - veuillez patienter...

GNG 48.855800, 2.335640