Pop art pop-up : Marilyn Monroe versus Brigitte Bardot à la Galerie de Buci

Deux icônes féminines du cinéma mondial et une boîte de soupe. La Galerie de Buci remonte le temps pour nous plonger en plein dans la culture de la célébrité et de la consommation qui marqua les années soixante. Voici une occasion rare de voir réunies quelques sérigraphies qui ont fait la renommée du roi de la pop, Andy Warhol.

 

D’un côté, Marilyn Monroe, éclatante en majesté, éternellement figée par l’image dans le canon des artistes les plus acclamés de l’Humanité. De l’autre Brigitte Bardot, femme fatale moderne aux traits électriques. Beauté figée contre beauté contrastée. Mais ici même idée : celle de transformer de manière provocante l’art en un objet reproductible à l’infini.

Ainsi, tandis que le visage de Marilyn, tiré des photos publicitaires du film Niagara de 1953 se décline en couleurs saturées, celui de Brigitte Bardot semble rejouer le film de toutes les femmes qui ont choisi la liberté. Les deux visages nous regardent, avec leur pose frontale, pour toujours ramenées à la superbe de leur jeunesse. Derrière cette apparente superficialité, Andy Warhol partage une réflexion profonde sur la perte de repères au profit d’une société prônant la culture du vide. “Plus vous regardez exactement la même chose, plus le sens s’en va, et plus vous vous sentez meilleur et vide” expliquait lui même l’artiste. L’image prend le dessus sur le visage devenant consommable, oubliable et banal. À l’image des Campbell’s Soup, la star iconique devient remplaçable et anecdotique, l’humain disparaît pour laisser place à une représentation idéalisée. Que reste-t-il de l’authenticité dans un monde saturé d’images et de copies ?

“Cette exposition met ensemble ces trois “produits de grande consommation”, des icônes du mass-market, mais aussi les symboles de leur temps. Elle présente, à travers une vingtaine de sérigraphies et une dizaine de photos, l’esprit d’époque, où Les Hommes préfèrent les blondes et Dieu… créa la femme ” nous dit la Galerie de Buci. Un parcours qui nous partage d’une certaine manière, le récit de toute une ère.