Dialogue sur le passé et la mélancolie

Pour sa première exposition de l’année 2022, la Galerie Claudine Legrand convie les artistes Iva Tesorio et Ule Ewelt, respectivement peintre et sculpteur. Leur travail se rejoint sur une douce esthétique qui figure le temps qui passe. L’exposition est à découvrir du 11 au 29 janvier.

/// Quentin Didier

 

Iva Tesorio réalise des toiles à l’expressivité particulièrement sobre, dégageant un sentiment de plénitude couplé à une once de mélancolie. Elle représente des moments qu’on ne peut totalement définir, mais qui apparaissent assez ordinaire. Pourtant une dimension irréelle et subtilement absurde surgit par le biais de l’identification des personnages qui est laissée pour mystère. Ceux-ci sont masqués ou ne possèdent tout simplement pas de visage. L’absence de leur moindre regard rend encore plus compte de la déshumanisation qui les frappe.

 

 

De ces cadres communs et ordinaires, la peintre Iva Tesorio dégage une esthétique de la vanité qui tend vers la mélancolie. Le temps semble passer calmement mais en assoyant une sournoise emprise sur la vie.

 

 

C’est cette idée qui permet aux œuvres des deux artistes présents d’établir un véritable échange expressif. Ule Ewelt de son côté, crée des sculptures d’animaux rongés par les marques du temps. Le rapport au vivant dans ce travail céramique s’établit comme un rapport au vestige. L’effet est d’autant plus saisissant puisqu’il est appuyé par une précision et des détails particulièrement réalistes, donnant l’impression de contempler des pièces fossilisées – les animaux sont parfois emprisonnés dans la matière.

 

 

Les œuvres d’Ule Ewelt figurent un aspect beaucoup plus brut qui vient contraster avec la douceur inhérente aux peintures d’Iva Tesorio. L’aura mélancolique des tableaux laisse place à une esthétique de la vanité purement réaliste et qui se matérialise.

 

 

Visuel principal : ©Iva Tesorio, Dans le salon, 103 X 130 cm