La Galerie Gimpel et Müller présente du 22 mars au 28 avril 2018, l’exposition Un demi siècle de création regroupant les œuvres de l’artiste allemand Klaus Staudt.
Des formes géométriques simples sont à l’origine d’un travail complexe. Le vocabulaire plastique de Klaus Staudt se compose de carrés, de rectangles, de lignes, toutes ces figures que nous avons appris à appréhender dés l’enfance, avec les fameuses « Boîtes à formes », mettant les sens des nourrissons en éveil. C’est alors à notre tour de stimuler nos esprits par l’art optique de Klaus Staudt.
Ce travail minutieux et réfléchi s’apparente au travail de l’architecte, une méticulosité et une justesse dans les combinaisons. À l’image de Tadao Ando et de son œuvre empreint de la rigueur japonaise, Klaus Staudt nous dévoile un univers où toute pièce a sa place, où toute forme est pensée pour l’endroit auquel l’artiste l’a prédestiné.
Tons sur tons, blanc sur blanc, les modules géométriques se font écho dans un jeu de couleur et de composition. L’artiste, dans la continuité de l’art cinétique, nous fait douter de la confiance que nous avons en nos yeux. Face à ses œuvres, l’incertitude s’installe. Serait-ce du papier, découpé, plié soigneusement, qui pourrait, au moindre souffle de vent, s’envoler de son support ?
Des grands carrés, unis d’une couleur souvent blanche, homogène, se posent en effet en tant que base de ces formes tridimensionnelles. Du même ton que le fond, elles semblent être en apesanteur entre la toile et l’observateur. Comme si ces reliefs n’étaient plus soumis à la loi de la gravité, qu’ils se contentaient de flotter, à quelques centimètres de leur support. Une lévitation dans l’espace apportant l’impression que le temps s’est arrêté, comme si ces structures, habituellement en mouvement, avaient interrompu leur activité durant notre contemplation, laissant en suspens ces formes géométriques. Un jeu de lumière se crée et insiste sur le caractère tridimensionnel de ces œuvres. Les lignes en relief sur la toile sont créatrices d’ombre, de nouveaux traits apparaissent. L’œuvre d’art devient artiste à part entière. Notre regard se laisse alors emporté par les formes, notre corps se retrouve apaisé, face à ces compositions si bien pensées.
Un demi-siècle de création et une rigueur toujours aussi présente. Face à ses œuvres, la cinétique opère et nous perd dans ce que nous pensons percevoir. Les tableaux de Klaus Staudt contraste avec un art optique empreint de vertige : un bien-être se dégage à la vue de ces formes géométriques qui occupent l’espace dans une harmonie structurée et pensée.
Texte : Angèle Imbert
Crédit Visuel : Klaus Starudt, Objekt 1:2:2