La France au cœur du Festival photographique L’Œil Urbain

La France au cœur du Festival photographique L’Œil Urbain

L’édition 2021 du Festival photographique L’Œil Urbain, rendez-vous incontournable en France, se tiendra du 27 mai au 4 juillet. Pour sa neuvième édition, le Festival se décline en une dizaine d’exposition – toutes accessibles à pied depuis la gare RER – sous forme d’un parcours photographique à travers plusieurs lieux de la ville de Corbeil-Essones, en intérieur et en extérieur.

/// Eléonore Blanc 

Pour sa neuvième édition, Le Festival photographique L’Œil Urbain décide d’explorer la thématique de la France et ses territoires, intitulée « French Touch ». Il s’inscrit dans le prolongement de cette année particulière où nous avons pu prendre conscience de la richesse de nos territoires et des difficultés qu’ils rencontrent. Les photographes sélectionnés ont produit un travail artistique qui a en commun de mettre en lumière des figures oubliés par la société française.

Morgan Fache, Mayotte, « 101e département » © Morgan Fache.

Le photographe belge John Vink raconte la France du « terroir », celle qui égaye les esprits. Ses photographies relatent des récits familiers et fédérateurs tels que le Tour de France. C’est un chapitre mythique de l’histoire française qui est raconté à travers sa série « Tour de France 1985 ». Cette France étonnante est également immortalisée par le photographe Corentin Fohlen avec « Mon oncle (…est un génie) », série à travers laquelle il présente son parrain, en qui il voyait un être fantastique.

Cette série chante la liberté et offre au regard des visiteurs, des péripéties drôles et surprenantes.

D’autres photographes comme Gabrielle Duplantier préfèrent dévoiler la France intimiste à travers des clichés révélant des paysages sauvages, des moments suspendus et des portraits habités. La France polarisée est aussi évoquée avec le travail du photographe Yan Morvan qui présente cette année une série de clichés sur le quotidien des habitants de la ville Corbeil-Esonnes avec la série « La fin d’un cycle ». Il utilise un grand format avec flash direct noir
et blanc afin de plonger le regardeur directement dans ce reportage social.

John Vink, Departure of the time trial on the first day of the Tour de France. Tour de France 1985 ©John Vink

Les visiteurs pourront également découvrir les photographies du film La Haine (1995). Ce film avait à l’époque, marqué les esprits par son engagement militant sur le quotidien des jeunes qui vivent en banlieue. Le photographe Gilles Favier présente une série sur les coulisses du tournages de La Haine, avec des clichés percutants, qui font toujours écho à l’actualité.  

La volonté du Festival est de nous faire découvrir une France souvent invisible et oubliée. Entre beauté et pauvreté, L’Œil Urbain offre aux visiteurs la redécouverte de la ruralité. Dans cet esprit, la France métropolitaine n’est pas exclusivement évoquée : Christophe Gin propose une série de photographies présentant la Guyane, sous la lumière de l’actualité.  Mayotte est également au cœur de cette exposition avec le travail artistique de Morgan Fache qui s’attache à illustrer le statut en marge de l’île. L’île de la Réunion est par ailleurs présentée sous l’objectif d’Hugo Ribes, avec une concentration particulière pour les lieux hostiles et l’urbanisme précaire. Les visiteurs peuvent ainsi découvrir une approche documentaire commune qui présente conflits sociaux, précarité et inégalités.

Le Festival photographique L’Oeil Urbain offre cette année aux visiteurs une possibilité de regarder son territoire avec un regard nouveau et réaliste. Frappantes, les photographies sont à découvrir dans douze lieux d’exposition en entrée libre. Le Festival propose ainsi de suivre une promenade photographique immanquable à travers la ville de Corbeil-Essonnes.

 

Corentin Folhen, « Mon oncle (…est un génie) » ©Corentin Folhen.