La peinture politique de Khaled Alkhani

La Galerie Claudine Legrand convie du 3 au 23 février l’artiste syrien Khaled Alkhani, exilé à Paris depuis le début de la Guerre Civile qui ravage le pays depuis 2011. Ses toiles cherchent à figurer la population, et redonnent en cela une forme d’humanité à de terribles évènements qui ne prennent pour l’instant pas encore fin.

 

/// Quentin Didier

 

Après des études aux Beaux-Arts de Damas, Khaled Alkhani commence à travailler et à exposer en Syrie, au Liban, en Jordanie, ou encore au Koweït. Aperçu dans une manifestation contre le gouvernement en 2011, il est contraint de s’exiler trois mois après le début de la révolution du Printemps Arabe. Il arrive à Paris choqué par la violence et le chaos dans lequel son pays plonge. Ses peintures prennent alors les traits et les couleurs de l’horreur dans une inspiration quasi cauchemardesque qui rappelle l’expressionnisme.

 

 

L’artiste continue de figurer des individus, particulièrement des femmes, au cœur d’une esthétique abstraite où les couleurs et les motifs se superposent. Ces femmes possèdent dans cette série une apparence aussi similaire qu’unique, se confondant comme une foule de personnes, témoignant du militantisme qui parcourt toujours le travail de Khaled Alkhani.

 

 

A travers l’art il poursuit sa révolte dans un déversement d’émotions certain. Le surplus de matières tourmenté qui apparait au centre de ses tableaux, image tout le processus cathartique de sa pratique artistique. Avec cette abstraction il tente de représenter le chaos qui règne en son pays natal. Mais l’artiste cherche également à figurer le drame syrien, celui qui frappe et condamne le peuple, et à dépasser celui-ci. Il fait se surplomber des êtres au-dessus de cet amas de couleurs et de traits, humanisant l’inexplicable et l’inappréhendable dans une esthétique intense et bouleversante.

 

 

Visuel principal : ©Khaled Alkhani – Je t’attends la nuit – 55 X 46 cm