La Maison de Victor Hugo accueille du 17 février au 5 juin 2022 une exposition pas comme les autres, pensée par un commissaire d’exposition au pluriel. Un collectif de non-spécialistes en art compose ici un projet autour de la notion de regard, au pluriel elle aussi par ailleurs, un projet dont une certaine Lucienne Forest sera notre guide.
/// Quentin Didier
On s’interroge très vite sur l’identité de Lucienne Forest, commissaire de l’exposition Regards, d’autant plus que lors de visites guidées pour la presse on se rend compte qu’elle possède plusieurs visages et plusieurs voix à la fois. En réalité un collectif qui souhaite rester anonyme prend pour identité unique cette figure fictive – de manière sans doute à pouvoir symboliquement entrer dans le domaine de l’art alors qu’ils ne sont pas des professionnels de ce secteur. Il crée alors une exposition au catalogue protéiforme de 80 œuvres, traversée par le concept du regard à travers l’histoire de l’art et plus globalement de l’humanité.
Le sens visuel s’érige ici autour de mythes. Des mythes artistiques déjà avec la présence d’œuvres de Rembrandt, Antoine Bourdelle, Salvador Dali, Honoré Daumier, ou encore Victor Hugo pour ne citer qu’eux. L’œil et plus largement le visage sont représentés par ces maitres qui témoignent des multiples esthétiques du sens visuel.
Ce dernier est par ailleurs de tout temps l’objet de philosophies et de mythes en tout genre – de Médusa et son regard qui pétrifie quiconque le croise, en passant par Œdipe dont la rédemption s’accomplie en se crevant les yeux.
Il englobe autant les notions de vision que d’imagination, de réalité que de fantasme. On peut en effet voir le visible, mais aussi concevoir l’invisible. Et c’est cela que semble souhaiter communiquer le collectif avec Regards.
Certains jeux avec la perception du spectateur sont mis en œuvre avec des photographies et une installation. Mais plus que questionner ce que nous voyons au sens le plus stricte du concept, Regards présente ce que l’artiste voit et figure par le prisme de l’imagination la plus pure – sans se soucier d’un quelconque contexte historique, culturel, ou même social. Seul le regard et sa subjectivité la plus totale composent en réalité le parcourt de cette exposition.
Visuel principal : Anonyme – Pendentif ; oeil droit bleu peint en miniature – Gouache, monture en or, verre sur les deux faces, 4,3 x 2,1 cm – Paris, musée Carnavalet – Histoire de Paris
Maison de Victor Hugo à Paris
- Adresse : 6 place des Vosges
- Code postal : 75004
- Ville : Paris
- Pays : France
- Tel : 01 42 72 10 16
- Site Internet : www.musee-hugo.paris.fr