Les arts décoratifs pour penser notre rapport à la nature

La galerie Sinople inaugure ses premiers locaux avec sa troisième exposition « Natures Mortes », un questionnement sur notre rapport au vivant au sein d’un monde contemporain en perpétuel mouvement. Pour ce thème de recherche où les arts créatifs s’entrecroisent, plusieurs artistes ont imaginé de sobres pièces en verre, en céramique, et en textile végétal.

 

/// Quentin Didier 

 

Julien Strypsteen et Éric Sébastien Faure-Lagorce créent le projet Sinople en 2018 sous la forme d’une galerie et d’un studio de création. Après deux années nomades, le projet s’installe finalement le 16 octobre 2021 au premier étage d’un hôtel particulier dans le quartier du Marais. « Natures Mortes » investit des murs flambants neufs en tant que troisième chapitre de la thématique de recherche « Collectible Nature », fondatrice des premiers travaux entrepris par Sinople.

La galerie réunit pour cela de nombreux artistes qui viennent faire dialoguer leurs différentes expressions artistiques avec le vivant comme point d’ancrage. Ces « Natures Mortes » s’établissent dans un rapport étroit avec l’élément nature, interrogeant dans le fond comme dans la forme notre relation contemporaine avec celui-ci.

 

 

L’exposition présente quatre tableaux différents pour réfléchir à cela : Floral, Abondance, Eau et Vanité. L’être humain progresse toujours sur Terre dans une forme d’avarice et d’orgueil, tendant inévitablement vers la surconsommation et la destruction. Natures Mortes entend par conséquent dévoiler des représentations artistiques sobres et subtiles. Les créations en céramique et en verre sont associées à du textile végétal dans des cadres où l’économie se rapproche du sublime. Ainsi les plus simples éléments comme l’eau ou la flore sont magnifiés par la création contemporaine, véritablement inspirée ici par les notions d’ordre, de géométrie, et de couleur du mouvement Art Déco.

 

 

La démarche de Natures Mortes s’inscrit dans un mouvement de retour vers des sensibilités primitives, en opposition avec un monde en perpétuelle progression. L’idée semble de voir chaque chose sous son prisme le plus brut et authentique. Les allégories semblent s’orienter elles aussi vers l’élément nature, comme si inévitablement, celui-ci aller primer sur tout le reste.

 

 

Visuel principal : ©Anthony-Girardi pour SINOPLE-Natures-Mortes-Miyouki-Nakajima-Kazashi-