Réhabiliter le mobilier urbain en œuvre de street art

La Galerie Wallworks propose du 11 février au 16 avril un group show où plusieurs artistes donnent à des pièces de notre environnement urbain une nouvelle vie en tant qu’œuvre d’art. L’exposition Espace public en sous-sol s’apparente à un grand bazar où les objets qui composent notre quotidien sont sublimés par le talent de pas moins de 36 artistes.

 

/// Quentin Didier

 

Notre entrée à la Galerie Wallworks dans le 10^ème arrondissement de Paris se fait en descendant un escalier où les murs sont couverts de graffitis et dessins en tous genres. Dès lors le décor est planté, l’art sous sa forme brute issue de la rue se manifeste ici dans tous les recoins du bâtiment. Et c’est bien cette esthétique de bazar urbain qui parcourt cette nouvelle exposition à la Galerie Wallworks. Pour ce nouveau projet, cette dernière a acquis de nombreuses pièces lors d’une vente aux enchères de la RATP : plaques qui figurent le nom de certaines stations de métro, l’emblématique lettre m en jaune du métro parisien, les sièges des anciennes rames, etc…

 

 

Associées à d’autres éléments de mobiliers urbains parfois issus d’autres villes (on croise de l’écriture cyrillique ou encore des panneaux de signalisations singapouriens), tous ces objets manufacturés vont servir de support à l’expression artistique de 36 artistes.

 

 

Les objets que l’on a l’habitude de croiser et de contempler inconsciemment dans nos déambulations quotidiennes à Paris, à Londres, ou encore à Moscou sont partout dans cette exposition à la dimension universelle évidente. Mais ici tout est magnifié par le travail d’une trentaine de pointures internationales du street art qui donnent à la banalité une fougue esthétique passionnante. Ils laissent ici libre court à leurs ambitions et expérimentations artistiques tout en réhabilitant des éléments sur lesquels notre œil n’exerce pourtant jamais plus qu’un regard empli d’indifférence. Ils donnent au quotidien une dimension extraordinaire où les couleurs et les motifs paraissent infinis – symbolisant l’idée d’un monde finalement pas aussi gris qu’il ne le laisse penser.

 

 

Visuel principal : HOPARE, Sans titre [détail], 2013, encre aérosol et marqueur sur feux tricolores, 46 x 18 x 35 cm (chaque) © Gaël Coto