Jusqu’au 25 juin, la galerie Collection Privée retrace le Fil de l’imaginaire du peintre et graveur André Goezu dans une exposition qui lui est consacrée.Dans une perpétuelle quête entre rêve et réalité, André Goezu provoque le dialogue en mêlant son imaginaire à des compositions matérielles. Niché dans son atelier, l’artiste belge produit avec le sensible. Entre couleurs et superpositions, les œuvres témoignent de la personnalité d’un artiste qui interpelle le regard et suscite notre interprétation.À la pointe sèche, le graveur marque son support de dessins figuratifs. Au pinceau, il estompe ses compositions de couleurs. Dans les ensembles d’André Goezu, c’est la juxtaposition qui règne ; l’artiste déstructure et empile les éléments comme pour les hiérarchiser et mieux les faire correspondre. Expressif et vaporeux, l’atmosphère s’allège par des teintes pastelles et s’alourdit par la présence de noirs. Tonalités colorées, les rythmes semblent accompagner la douceur d’un rêve ou saccader un terrible cauchemar… Par des évocations graphiques, André Goezu évoque le réel à l’aide de motifs qui rappellent la nature. Dans son œuvre Brumaire, des êtres vivants deviennent personnages d’une scène dans laquelle ciel et terre se confondent. Les troncs, minces, entrelacent le bleu de l’étendue violacée tandis que le ciel fait fusionner le vert des feuillages et l’orangé du soleil. Calme, le décor est paisible et rappelle celui d’un crépuscule printanier en campagne.Comme pour nous télescoper dans un univers pourtant proche du notre, André Goezu se nourrit de son environnement et le manie avec subtilité. Pour plus de poésie, l’artiste compose avec des éléments de son imaginaire comme pour nous proposer de parcourir sa pensée au moyen de notre propre perception.Texte : Clara KientzyCrédit Visuel : André Goezu, Brumaire, 2001, Gravure sur papier, 40 x 50 cm. ©Galerie Collection Privée