Pour les 100 ans de Jean Paul Riopelle, la Galerie Clavé Fine Art nous fait traverser les continents

Pour les 100 ans de Jean Paul Riopelle, la Galerie Clavé Fine Art nous fait traverser les continents

À l’occasion du centenaire de la naissance de Jean Paul Riopelle, la Galerie Clavé Fine Art consacre une exposition présentant une vingtaine de pièces jusqu’au 10 février 2024. “Jean Paul Riopelle, D’un continent à l’autre” rappelle des moments forts de sa création s’étendant entre 1940 et 1990. 

 

       /// Nora Djabbari

Cette année, il aurait eu 100 ans. Celui qui a peint le monde et la matière laissait en 2002 un héritage indélébile, marquant pour toujours la scène artistique canadienne dont il est originaire. Avide de voyages et de liberté, explorateur invétéré, Jean Paul Riopelle a toujours repoussé les limites de la figuration, transformant ainsi ses toiles en supports d’exploration des couleurs et des textures. Une fois de plus, la Galerie Clavé Fine arts, soucieuse d’établir un dialogue avec les jeunes artistes et les maîtres de l’art moderne, présente une exposition rétrospective sur cette grande figure qui a vite gagné l’admiration du monde entier. En émigrant en France en 1940, l’artiste exporta son œuvre à un public plus large, la déplaçant “d’un océan à l’autre”, évoquant ainsi la célèbre devise canadienne.

 

Jean Paul Riopelle, Sans titre, 1969, Collage de lithographies marouflé sur toile

L’exposition “Jean Paul Riopelle, D’un continent à l’autre”, propose un aperçu de sa création artistique comprise dans les années 1940 et 1990, temps fort de sa carrière marqué par des évolutions significatives. De sa transition vers l’abstraction lyrique, influencée par l’effervescence de la scène artistique parisienne, aux années 60 marquées par des collaborations fructueuses avec des artistes tels que Joan Miró et André Breton, l’exposition explore le parcours riche de Riopelle, nourri par les avant-gardes de son temps. Acteur direct des premiers balbutiements de l’automatisme fondé par son ancien professeur des beaux-arts de Montréal Pierre-Émile Borduas, il fut signataire du manifeste Refus global théorisant ce mouvement. S’inscrivant dans la continuité du surréalisme et liés à l’expressionnisme abstrait issu de New-York, les automatistes revendiquaient la figuration libre et la spontanéité du geste. Les automatistes cherchaient à transcender les barrières de la logique froide pour atteindre les tréfonds de l’inconscient.

 

Jean Paul Riopelle, Famine des maures, 1970. Bronze/ Arlequin, 1967. Collage de lithographies marouflé sur toile

Au cœur du 14ème arrondissement dans son espace lumineux au plafond en washi, la Galerie Clavé Fine Art revient sur la diversité picturale du travail de Jean Paul Riopelle. L’exposition montre une vingtaine d’œuvres témoignant de ses multiples pratiques. Huiles sur toiles, sculptures ou encore collages sur papier se côtoient, nous invitant à observer ses compositions psychiques pleines enchevêtrements et de projections. Jean Paul Riopelle révèle toujours des paysages mentaux, résultant des rapports qu’il a pu avoir avec une réalité vécue. L’exposition n’est qu’un moyen de nous rappeler que son œuvre pulsionnelle constitue toujours une source d’étonnement. 

 
 

Galerie Clavé Fine Art