Alexis Bordes, un galeriste passionné et passionnant

Alexis Bordes, un galeriste passionné et passionnant

En début de semaine, le galeriste Alexis Bordes, spécialiste en dessins anciens et expert en ventes publiques auprès des commissaires priseurs, nous présentait dans sa galerie en appartement située non loin de la place Vendôme un ensemble de 17 dessins anciens allant de Denys Calvaert à Louis Valtat en passant par Prudhon, Isabey ou encore Hyacinthe Aubry-Lecomte.

L’occasion pour le galeriste qui vend aussi bien à des collectionneurs privés qu’à de prestigieuses institutions telles le musée d’Orsay, le château de Versailles, le musée des Beaux-Arts de Montréal, ou celui d’Adélaïde (Australie) d’évoquer avec nous les différentes facettes de son métier.

/// Stéphane Gautier

 

De la recherche d’œuvres mises en vente par des collectionneurs privés en France, à l’étranger, ou dans les ventes publiques ; des problèmes d’attribution atelier de… attribué à… entourage de…, Alexis Bordes, l’œil exercé, nous rappelle l’importance de la recherche et de la documentation des œuvres qu’il expose, retraçant ainsi l’historique d’une paire de petites gouaches sur vélin représentant les amours de Vénus et Apollon datant du Grand Siècle dans leur cadre d’origine et trouvées dans un château en Belgique.

 

Denys Calvaert, Flagellation du Christ. © Galerie Alexis Bordes 

Puis vient l’expertise plastique de l’œuvre. Alexis Bordes analyse le modelé italianisant des bustes d’une très belle feuille du XVIe siècle, une Flagellation du Christ, et le Christ devant Caïphe à la plume, encre brune et lavis brun sur trait de pierre noire, puis regarde les visages de cette même feuille et les trouve très flamands dans leurs expressions. Une analyse plastique qui permettra une attribution « italo-flamande » à Denys Calvaert né Anvers en 1540 et mort à Bologne en 1619. « Au delà des recherches historiques sur une œuvre, il y a aussi l’expertise stylistique permettant de déterminer la paternité de celle-ci ».

 

« Présenter tous les ans un ensemble de dessins de grande qualité à l’occasion du Salon du Dessin, c’est beaucoup de travail. J’ai de précieux collaborateurs(trices), et je travaille aussi avec des historiens de l’art et des conservateurs de musées ».

 

Hyacinthe Aubry-Lecomte, Ariane endormie ou Ariane abandonnée. © Galerie Alexis Bordes

C’est aussi un travail plein de surprises, telle la découverte au revers d’une feuille présentant sur sa face Ariane endormie ou Ariane abandonnée, un nu d’une grande délicatesse à la très belle estompe par Hyacinthe Aubry-Lecomte (1797-1858), appelé par ses contemporains le « Prince des lithographes », d’une étude de têtes d’après l’œuvre de Girodet – sûrement pour Le Songe d’Ossian exposé au musée château de la Malmaison.

 

Perfectionniste, Alexis Bordes va au bout des choses, et s’attache également à présenter les œuvres dans un encadrement qui leur soit contemporain. C’est à un très bel accrochage que nous invite sur rendez-vous la galerie et son galeriste, qui en page de garde de son catalogue cite Anton Tchekov : « Là où il y a de l’art, il n’y a ni vieillesse, ni solitude, ni maladie et même la mort n’est plus que la moitié d’elle même. »

 

Galerie Alexis Bordes

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Alexis Bordes

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