Avec l’exposition “Chronique de 50 ans d’activités”, la Fondation Dubuffet fête son anniversaire

Avec l’exposition “Chronique de 50 ans d’activités”, la Fondation Dubuffet fête son anniversaire

Elle était créée en 1974. Aujourd’hui, elle fête déjà ses 50 ans ! La Fondation Dubuffet présente dans ses murs rue de Sèvre l’exposition “Chronique de 50 ans d’activités”. Pour l’occasion, elle retrace ses activités passées tout en mettant en avant les pièces majeures de sa collection, comme la Closerie Falbala, véritable trésor architectural conçu à Périgny-sur-Yerres, siège social de la Fondation. Retour en images.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                        /// Nora Djabbari 
 
 

Pour faire honneur aux 50 ans de la Fondation Dubuffet, nous avons visité son siège social. Grâce aux rayons de ce soleil de printemps, le sol que nos pieds foulent paraît plus blanc qu’il ne l’est vraiment. Nous nous perdons dans ce paysage artificiel quadrillé par des lignes noires qui s’étendent à perte de vue.

 

La Closerie, dotation initiale de Dubuffet à sa Fondation

 

 

Pour atteindre et franchir cet espace monumental, il aura d’abord fallu sortir de la zone de la ville, franchir la végétation et parcourir les allées bordées de sculptures sinueuses. Nous sommes à Périgny-sur-Yerres, siège social de la Fondation Dubuffet, à l’intérieur de la Closerie Falbala, une œuvre mise en valeur dans le cadre de l’exposition rétrospective des activités de la Fondation.

Ici, peu de bruit. Les oiseaux chantent leur mélodie du matin au milieu de la solitude et du silence. Seuls les visiteurs ayant préalablement réservé pour une visite guidée peuvent découvrir ce lieu insolite. Dubuffet voulait que sa Closerie soit ainsi, à la fois proche et hors du monde. Ceux qui pouvaient la visiter de son vivant étaient les intimes, les proches et les élus choisis par l’artiste. Ils étaient alors accueillis au sein de son Cabinet logologique en forme de grotte, le cœur de la Villa Falbala prévu pour son propre usage.

Le déplacement du visiteur n’était pas seulement physique : Dubuffet souhaitait donner forme à une “pure création de l’esprit”, selon ses termes. Couvrant une surface d’un peu plus de 1600 mètres carrés, cette sculpture-paysage en résine époxy coulée au béton a été classée monument historique en 1988. Élaboré aux propres frais de Dubuffet, ce lieu fait partie du cycle de “L’hourloupe”, une série d’œuvres réalisées de 1962 à 1974 caractérisées par des motifs labyrinthiques.

 

Une fondation, deux lieux

 

 

Pour découvrir le reste de la Fondation Dubuffet et son exposition anniversaire : “Chronique de 50 ans d’activités”, il faut se rendre au 137 Rue de Sèvres dans le sixième arrondissement de Paris au sein d’un ancien hôtel particulier. Nous sommes accueillis par un plan de la Closerie Falbala qui nous en dit plus sur la genèse de ce projet. Cet écrin discret rassemble des œuvres de jeunesse de Dubuffet, moins connues.

Parmi elles, des portraits à la veine surréaliste d’Émilie Carlu, dite Lili, ou encore ses gouaches et encre sur papier. On trouve également des portraits d’amis écrivains comme Henri Michaux ou Georges Limbour. Les œuvres de Dubuffet d’avant 1942 constituent la période qu’il qualifiera de “préhistoire”, un temps de sa carrière où ses inspirations et son style distinctif sont déjà visibles.

L’exposition donne également à voir diverses créations du cycle de L’Hourloupe, ainsi que plusieurs éléments du spectacle Coucou Bazar, élaboré à l’atelier de la Cartoucherie de Vincennes. La majorité de ces pièces est conservée dans les collections de Périgny. Si ce spectacle vivant a déjà été présenté 3 fois par le passé, à Paris, New York et Turin, il paraît aujourd’hui impossible de le rejouer pour des raisons de sécurité. Visiter les collections de la Fondation est donc l’une des seules manières de revivre ce moment de l’Histoire de l’art. Les collections de Périgny et de Paris comprennent ensemble près de 2500 œuvres.

 

 

Continuer à vivre par la création posthume

 

Notre visite nous amène à observer les nombreuses maquettes architecturales des projets que l’artiste s’amusait à produire pour le plaisir de l’imagination. Certaines ont donné lieu à des agrandissements, comme avec le “Groupe de quatre arbres” de la Chase Manhattan à New-York, ou la “Tour aux figures” à Issy Les Moulineaux. En plus de rassembler un corpus d’œuvres de Dubuffet accessible au public, la Fondation permet aussi à l’artiste de créer malgré la mort, comme il l’expliquait : “Le rôle de la Fondation qui portera mon nom n’est donc pas seulement de conserver et de défendre mon œuvre, mais peut-être plus encore de la continuer en permettant l’achèvement de monuments en cours de construction ou leur réalisation”. Une façon de continuer à vivre dans le monde terrestre en beauté, dans le monde éternel des idées.

Visuel de couverture : Vue de l’exposition « Fondation Dubuffet, 1974-2024 : Chronique de 50 ans d’activités » © Archives Fondation Dubuffet/ photo : Y. Couette

 
 

Fondation Dubuffet – Site Paris

  • Adresse : 137 rue de Sèvres
  • Code postal : 75007
  • Ville : Paris
  • Pays : France
  • Tel : 01 47 34 12 63
  • Site Internet : www.dubuffetfondation.com
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