Camille Masson-Talansier, artiste voyageur

Camille Masson-Talansier, artiste voyageur

 

À l’occasion de son exposition « Résurgences » à la Résidence Galerie à Biarritz, Camille Masson-Talansier présente des œuvres aux inspirations multiples, empreintes de la poésie de ses voyages, de ses rencontres étonnantes et hors des sentiers battus. L’artiste nous a évoqué ses inspirations, ses rêves et surtout, sa vie de baroudeur. L’exposition est à découvrir du 18 octobre au 27 novembre 2021.

 

/// Eléonore Blanc

 

1. Comment est née votre vocation d’artiste ? À quel moment avez-vous voulu être artiste ?

 

Artiste plasticienne française d’origine basque et toulousaine, je suis née à Surabaya, en Indonésie, où ma famille a habité quatre ans. Auparavant mes parents avaient vécu en Afrique, au Ghana puis sont partis en Australie où j’ai vécu la moitié de ma vie.

Ma vocation d’artiste est née à partir du lycée à Sydney. Mon professeur d’art était un artiste passionné, érudit et frustré, qui supportait mal les contraintes de l’enseignement. Par les livres il nous poussait à devenir archéologue, par la pratique il nous poussait à devenir artiste.

Puis je me suis mariée à un artiste de la scène contemporaine australienne, les dîners chez nous étaient des banquets avec les Lloyd Rees, Brett Whiteley , Clifton Pugh quand moi-même je sortais à peine d’école d’art. De quoi faire tourner la tête.

 

2. Quel a été votre parcours artistique ?

 

Une vie très dure d’artiste commençait. Un passage pendant la guerre civile à Tbilissi en Géorgie m’introduit dans le monde de l’art fulgurant de l’ère post-soviétique. Puis entre l’Australie et la France où j’élevais mes trois enfants, artiste et mère de famille seule. J’ai eu à cette époque un agent et ami dynamique et brillant, Olivier Castaing qui m’exposait, souvent dans des galeries et des espaces privés du mécénat. Vivant de mon art à la campagne, comblée et inspirée je faisais voyager avec mes œuvres, puis vint une période plus sombre, la fameuse traversée du désert qui bouleversa ma manière de peindre et ma carrière d’artiste. Plus ancrée spirituellement je redémarrais en sourdine, puis vint un déménagement dans les brousses tropicales à 900 km au nord de la ville de Cairns en Australie où je m’occupais d’un centre d’art aborigène pendant deux ans puis encore trois ans dans les quartiers aborigènes de Sydney tout en exposant à Canberra et Sydney.

Les rythmes de la nature devinrent plus importants dans mon travail, entourée de phénomènes extrêmes. A ce moment, j’ai travaillé pour des centres d’art à Wadeye et à Groote Eylandt , île au nord de Darwin. De nombreux tableaux de l’exposition ont été directement peints avec des ocres et des kaolins sur l’île. De retour au Pays Basque en 2012, terre de ma mère où je vis, je suis partie souvent en résidence, Carélie en Russie, puis en partenariat avec La Source-Rodin à l’atelier Rodin de Meudon, m’ouvrant à la transmission avec les jeunes.

 

3. Quelles sont vos sources d’inspiration ?

 

Ayant longtemps habité dans un pays où l’histoire est enfouie, l’histoire invisible m’intéresse fortement, celle qui est enfouie sous les couches de parkings et de modernités, celle des civilisations et celle des tragédies historiques. La lumière changeante qui se transmet à travers le vitrail aussi. J’ai souvent travaillé avec l’opacité de couches de papier en vitrail éphémère qui se traduit aussi aujourd’hui par le travail sur le transparent. Puis, ma passion pour l’histoire de l’art et les civilisations enfouies s’est traduit par une récente exposition installation sur la destruction du patrimoine en Mésopotamie et en Asie.

 

Camille Masson-Talansier, Cascades ©Camille Masson-Talansier

 

4. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre projet actuel ?

 

L’inspiration de ce projet vient de mes séjours en terres lointaines où j’ai pu découvrir des tsunamis, des cyclones, des créatures marines; tortues géantes, crocodiles d’eau salée et la force du vert. Mes pérégrinations m’ont sensibilisé à la découverte, à la géographie et aux écrits des savants sur l’exploration du monde. Le vert et la terre dominent l’exposition, nous ramènent à l’essentiel, la terre, l’eau, le mouvement, le grit comme disent les anglais.

 

5. Quels sont vos projets futurs ?

 

Les voyages s’ouvrent à nouveau et l’exploration de territoires lointains et complexes sont dans mes projets futurs. La recherche est dans ma démarche essentielle. Recherche, expérience sensorielle et restitution.

 

Camille Masson-Talansier, Grotte1 ©Camille Masson-Talansier

 

6. Pouvez-vous nous présenter une œuvre à laquelle vous tenez particulièrement ? Pour quelles raisons ?

 

Les œuvres sur papier kraft de Groote Eylandt, peintes sur des sacs du shop local et qui s’expriment avec l’essence même de la terre, geste ô combien primaire des enfants et des civilisations premières sont les plus fortes. Elles correspondent à un moment de ma vie où j’étais coincée entre le dur réalisme australien et la mythologie souterraine des aborigènes.

 

7. Avez-vous un format de prédilection dans la création de vos œuvres ? Une technique préférée ?

 

J’ai toujours eu du mal avec les formats horizontaux, est-ce que c’est une déformation de mon centre de gravité ?!  Je m’efforce parfois de l’essayer… Mes techniques préférées sont celles qui mélangent les matériaux naturels, les collages, les huiles, la rouille, la transparence. La scénographie est une partie intégrale de mon œuvre.

 

Camille Masson-Talansier, Pays Basque 1 ©Camille Masson-Talansier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Résidence Galerie

  • Adresse : Square Gambetta
  • Code postal : 64200
  • Ville : Biarritz
  • Pays : France
  • Tel : +33 (0)5 59 47 13 58
  • Site Internet : https://www.residence.gallery/
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Résidence Galerie

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