Horacio Garcia Rossi, que la lumière soit

Pour célébrer le retour du printemps, Barbara Garcia Lemaitre et la galeriste Lélia Mordoch ont souhaité commémorer le travail de l’artiste phare de la lumière Horacio Garcia Rossi en assurant le commissariat d’une exposition rassemblant un ensemble significatif de son œuvre, justement intitulée Que la lumière soit. Boîtes à lumière des années 1960 et sphères cinétiques des années 1970 accompagnent des gouaches des années 1960 et des peintures des années 1990 à 2010, et seront visibles du 17 mars au 20 mai 2023 à la galerie Lélia Mordoch.

/// Lolita Fragneau

Né en 1929 à Buenos Aires, Horacio Garcia Rossi fait ses études dans la capitale argentine, à l’École Nationale des Beaux-Arts. II rencontre à cette époque Hugo Demarco, Julio Le Parc et Francisco Sobrino, eux aussi Argentins. Ensemble, ils participent aux mouvements étudiants contestataires de 1955. Horacio Garcia Rossi arrive à Paris en 1959, alors aux yeux de tous la capitale internationale de l’art. A cette période, il fonde le GRAV (Groupe de recherche d’art visuel, 1960-1968) avec l’aide de Julio Le Parc, François Morellet, Francisco Sobrino, Joël Stein et Jean-Pierre Yvaral.

Celui qui « aspire, avec un minimum de choix et une grande économie de moyens, à concevoir et réaliser des expériences aux multiples possibilités » centre définitivement son travail sur la couleur lumière à la fin des années 1970. « Fondre la lumière et la couleur en une unité indissoluble », indiquait l’artiste pour expliquer son travail. « Dans ces recherches, la couleur ne se manifeste ni comme un élément décoratif en lui-même, ni comme une variété de couleurs mélangées, mais comme un groupement destiné à créer une nouvelle structure de visualisation : la couleur lumière. » Retournant à la problématique de l’œuvre en deux dimensions, il poursuit ses recherches à partir d’une ligne blanche, à laquelle il ajoute une couleur pure dans une ligne adjacente, puis la dégrade en la fonçant vers l’obscurité.

Horacio Garcia Rossi rencontre Lélia Mordoch au début des années 1990. Charmée par son travail, elle lui consacrera plusieurs expositions personnelles dans sa galerie de Saint-Germain-des-Prés et lors de foires d’art contemporain comme Art Miami, MiArt Milan, Art Palm Beach, Art Paris… Elle se rappelle ainsi leur première collaboration : « un samedi après-midi de cette première exposition, nous avons eu une panne de courant… et la surprise de constater que les tableaux vivaient de leur lumière propre. » En 2010, la galeriste édite une monographie, retraçant le parcours de l’artiste de ses années à Buenos Aires, du GRAv aux couleurs lumières. Dix ans après sa disparition, cette exposition est l’occasion de faire renaitre la lumière de cet artiste éblouissant.