Le catalogue de l’exposition « Giorgio De Chirico, la peinture métaphysique » – tenue au musée de l’Orangerie en 2020 – retrace le parcours et les influences qui ont alimenté l’univers onirique de l’artiste.
/// Julien Ferrara
Marqué par les préceptes de la culture classique durant sa jeunesse , De Chirico découvre la pensée de Nietzsche et Schopenhauer lorsqu’il s’installe à Munich avec son frère. Cette découverte influencera sa production artistique, et notamment son rapport au temps, sujet si bien traité dans son œuvre La Sérénade. Après un passage en Italie où il perfectionne son art, c’est à Paris, au début des années 1910, que son travail prend un tournant métaphysique. Il est très vite remarqué par le mouvement avant-garde de l’époque où se fréquentent André Breton, Paul Eluard Arthur Rimbaud, Guillaume Apollinaire… Ainsi, la liberté picturale de l’artiste trouve ses racines dans la poésie française. L’un de ses tableaux les plus célèbres est d’ailleurs le Portrait [prémonitoire] de Guillaume Apollinaire, hommage au poète représenté avec les attributs orphiques. Soutenu par le marchand parisien Paul Guillaume, le peintre est contraint de rejoindre l’Italie au début de la guerre où il poursuivra ses travaux. Nostalgique de ses années parisiennes et désespéré par le contexte international, Giorgio De Chirico produira des œuvres plus sombres, plus déshumanisées et plus denses. La mélancolie du Départ illustre bien l’état d’esprit du peintre dans sa période ferraraise : » J’ai la nostalgie de Paris, je pense souvent à cette belle ville occidentale au milieu des épisodes de la sévère vie militaire. » – Giorgio De Chirico
Giorgio de Chirico. La peinture métaphysique. Collectif. Catalogue d’exposition présentée au Musée de l’Orangerie. Coédition Musée d’Orsay et de l’Orangerie / Hazan – 39.95 €