Markantonakis : L’incitation au voyage

La Galerie GNG présente une exposition monographique sur l’artiste crétois Yannis Markantonakis. Ses peintures et sculptures seront présentées en trois séquences, dont la première se tiendra du 17 février au 5 mars dans l’espace « De temps à autre » au 93 rue des bains à Trouville sur Mer. Les œuvres se dévoilent comme une ode au voyage, tout en mettant aussi en lumière son port d’attache.

/// Lolita Fragneau

Yannis Markantonakis naît en 1955 à la Canée en Crète. De cette ville, il conservera une fascination inaltérable pour les horizons portuaires. En 1973, il quitte la Grèce pour suivre ses études d’ingénieur chimiste à Londres. Il s’installe à Paris en 1985 et entre à l’Académie Saint-Roch, dans l’atelier de Jean Bertholle dont l’enthousiasme communicatif l’ancre définitivement dans le métier de peintre. Les peintres qu’il y rencontre deviendront ses amis fidèles. Depuis 1987, il expose régulièrement à Paris, Lyon, Strasbourg, Lille, Marseille, Le Touquet, Saint-Briac, Noirmoutier, La Rochelle mais également en Belgique, aux Pays-Bas, et en Allemagne.

« Je suis Grec et surtout je suis Crétois. L’île, la mer, l’éloignement sont des concepts qui font partie de ma nature. Nous sommes autant marins, que paysans, mais aussi des voyageurs. » explique l’artiste crétois. « Je me considère comme un fabricateur, un assembleur. J’assemble mes tableaux, mes objets, mes peintures et ces assemblages constituent pour moi un acte de création dans lequel s’harmonisent — je l’espère — les éléments disparates du monde, parfois bancal, parfois étrange. »

Yannis Markantonakis travaille inlassablement le même sujet sans jamais réaliser le même tableau. Il aime à fabriquer son support en assemblant de façon souvent aléatoire des morceaux de bois. Ensuite, il peint la surface de ces bois assemblés en y agrafant des photographies que la peinture recouvre. Par la suite, il encadre le tout jusqu’à ce qu’il soit correctement maintenu. Sa palette est construite sur deux ou trois couleurs, le gris, le rouge et le noir

Lydia Harambourg, critique de l’art, affirme de son travail que « l’interprétation des formes l’amène à privilégier la thématique des bateaux. Le schématisme de ses cargos a la rigueur de ces bâtiments austères et puissants. Il procède par fragments qui s’emboîtent, travaillant sur l’espace qu’il compresse ou distend. Ses œuvres récentes ne cachent pas la part artisanale de la peinture. »