« Never Kill a boy on the first date » de Corentin Darré

« Never Kill a boy on the first date » de Corentin Darré

Émotionnelle et réflective, l’exposition personnelle “Never kill a boy on the first date” de l’artiste Corentin Darré nous plonge dans un univers aux confins du réel et du virtuel. La Galerie du Crous est l’écrin qui reçoit cette exposition jusqu’au 17 juillet 2021.

 

 

/// Eléonore Blanc

 

L’artiste plasticien Corentin Darré est diplômé de l’école nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy en 2020. Il a exposé dernièrement à Mexico City dans l’exposition collective DOMINA3000 avec le collectif Ellen Muscle, Biquini Wax EPS, et dans l’exposition collective du Prix Juvenars IESA Price à Paris. Ce mois-ci, l’artiste expose pour la première fois en solo à la Galerie du Crous, à travers l’exposition « Never Kill a boy on the first date ».

 

À travers « Never kill a boy on the first date », Corentin Darré se penche sur le rapport complexe que l’Homme entretient avec le jeu vidéo et la réalité des sentiments. L’artiste interroge la manière dont les jeux virtuels communiquent avec nos émotions mais également comment ces univers fictifs révèlent nos états d’âme. Corentin Darré travaille l’imagerie digitale comme un peintre ou un sculpteur. Il jongle avec deux mondes, le réel et le virtuel. Son art révèle les désirs, faiblesses et forces de l’humain qui se démultiplient au sein des jeux vidéo.

 

Formellement, l’exposition s’organise en quatre installations de vidéos, sculptures et éléments scénographiques appelées « Chapitres » qui plongent le spectateur dans un mythe ancien, « la légende du fer à cheval » ou « la légende de Saint Dunstan et le diable». Un jeune maréchal-ferrant, nommé Dunstan, reçoit la visite du diable, qui lui demande la fixation de fers à cheval sous ses pieds fourchus. Dunstan comprit l’identité de cet homme et rendit alors l’opération si douloureuse que le diable lui promit de protéger les maisons surmontées d’un fer à cheval. Ce mythe est réactualisé à travers « Never Kill a boy on the first date » par le biais du virtuel notamment les images de synthèses et les formes esthétiques médiévales que l’on rencontre dans les jeux vidéo. 

 

Never Kill a boy on the first date, Corentin Darré, 2021.© Clément Boute

Les décors, la voix de Dunstan que nous entendons dans l’espace d’exposition et la vidéo interagissent ensemble pour créer un univers inclassable. Corentin Darré imagine ces œuvres comme des éléments narratifs qui permettent une lecture immersive de l’exposition.

 

Chaque lieu dans lequel le spectateur déambule est un chapitre qui raconte l’histoire de Dunstan et le diable. Le mythe est développé, étoffé et réinventé. Nous découvrons des cornes aiguisées remplies de sang, des sabots ferrés, des bougies allumées, ou encore une aile du diable qui nous attend au détour d’une installation. Corentin Darré conte une fiction qui se transforme en une promenade artistique, étrange et attractive. Pourtant, cette fiction soulève des interrogations profondes et cela, dès la première installation.

 

Never Kill a boy on the first date, extrait, Corentin Darré, 2021 © Corentin Darré.

Un rondin de bois sur un tapis d’herbe verte et luxuriante nous invite à nous asseoir. Près du rondin se trouve un lampadaire allumé, dont la faible lueur habille l’espace d’exposition d’une atmosphère champêtre, mais non dénué d’ambiguïté. Pourtant, nous ressentons à l’égard de Dunstan de la compassion, il a rencontré le diable.

 

Dès que nous poursuivons le parcours, cette première impression laisse place à des questionnements sur l’amour, la dépendance affective, la violence grâce à une scénographie étonnante. L’un des personnages, le diable, est inévitablement mauvais de par son identité et l’autre personnage, Dunstan, est certainement bon et naïf. Ce n’est pourtant pas ce qui ressort de l’exposition. Corentin Darré s’est attaché à brouiller ces prérequis. Chaque œuvre plonge le spectateur dans une redéfinition de ce que l’on croit comme acquis.

 

La dernière salle est l’apogée de l’émotion. La brillance des matériaux est très travaillée afin de réaliser le même rendu brillant des univers virtuels. Une forte sensibilité s’en échappe. Cette sensation tranche avec l’irréalité des univers lisses des jeux vidéo. L’intérêt de l’exposition « Never Kill a boy on the first date » est aussi de mettre en lumière l’excès des relations virtuelles. Ces installations multimédias mêlant sculptures, vidéos et images générées par ordinateur interrogent notre relation aux univers virtuels mais aussi à notre être profond. 

 

Never kill a boy on the first date, Corentin Darré, 2021 © Clément Boute
 

 

 

 

 

 

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