/// Nora Djabbari
Elle peint le ciel, la mer et la lumière et s’appelle Vicky Colombet. C’est la baie d’Hudson, vaste étendue où les rivières se mêlent à la terre, qui abrite son imaginaire. Dans cet espace où les éléments semblent se confondre, Colombet distille ses créations d’un bleu glacé. L’essentiel de son art : une nature en mouvement perpétuel, à la fois puissante et fragile, et surtout, la tentative de retranscrire une expérience intériorisée de la nature par l’art.
Avec plus de quarante ans de carrière, Vicky Colombet s’inscrit dans une tradition qui flirte avec les grands mouvements de l’histoire de l’art, de l’expressionnisme abstrait à la peinture chinoise traditionnelle. Née à Paris en 1953, l’artiste a navigué entre plusieurs ateliers, de Barcelone aux Cévennes, avant de s’installer entre Paris et New York. Dès les années 70, elle fréquente l’intelligentsia parisienne, devient amie avec des figures comme Delphine Seyrig et Christiane Rochefort qui l’apprécient pour sa radicalité, et étudie le bouddhisme avec Thích Nhất Hạnh. Elle commence à peindre vers 25 ans après avoir étudié plusieurs années aux côtés du peintre Henri Dimier. Aux côtés de Simone de Beauvoir, elle fonde la Ligue du Droit des Femmes, lutte contre la violence domestique avec « SOS Femmes Alternative », et participe à la création de la revue « Les Nouvelles Féministes ».
Colombet ne s’attache pas tant à ce que l’on voit, mais à ce que l’on ressent. Ses toiles ne sont ni tout à fait mer, ni tout à fait ciel : elles sont une pluie de plis, des ondes lumineuses, le murmure d’un souffle. Par un mélange alchimique de pigments et de médiums fluides, elle capte des moments éphémères. « Peindre comme une rivière », dit-elle, guidée par sa philosophie bouddhiste. De l’huile de carthame à ses pinceaux en poils de chèvre, chaque geste est minutieux. Et si à première vue, les peintures de Vicky Colombet semblent être texturées, elles sont en réalité aussi lisses que des tirages photographiques. “J’utilise des pigments purs, qui sont comme des particules du cosmos et qui donnent des vibrations uniques et une résonance émotionnelle. Pas de coups de pinceau non plus. La minimisation de la main renforce le sentiment de magie et l’idée que mes peintures sont des expressions directes de la Terre qu’elles évoquent symboliquement ou métaphoriquement” dit elle-même l’artiste.
Ses toiles jouent avec les ombres et la lumière, évoquent des paysages mentaux, nous invitant à la méditation dans une approche où l’artiste elle-même s’efface miraculeusement pour mieux laisser la nature reprendre ses droits.
Quelques dates à ne pas manquer :
Exposition de groupe “Luxe Calme et Volupté” au Centre d’Art La Malmaison de Cannes Commissariat d’Amélie Adamo- 1er Février – 20 Avril 2025
Exposition Personnelle “Flying Back Home” à la Galerie Fernberger 747 N Western Avenue, Los Angeles, CA 90020 USA – 7 Septembre – 21 Décembre 2024
Exposition de groupe au Musée Torggler (Newport, VA, USA) “Reflections: Surface and Substance” – 2 Novembre, 2024 – 23 Février, 2025