Les travaux de 45 étudiants de l’Académie des Beaux-Arts sont ici réunis pour cet évènement du 3 au 13 février. Une exposition qui se déroule au sein même de la prestigieuse institution française et qui nous fait découvrir les artistes de demain, et sans doute même déjà d’aujourd’hui.
/// Quentin Didier
L’Académie des Beaux-Arts de Paris lance la deuxième édition de cet accrochage qui met en lumière la créativité plurielle de ses élèves, et permet par la même occasion de décerner les récompenses et l’offre de résidence pour les plus chanceux. Les deux mécènes, Rubis Mécénat et Catherine et Mamadou-Abou Sarr, offrent dotations et prises en charge d’une activité de création à hauteur de plusieurs milliers d’euros. Cette année, Hélène Janicot se voit attribuer le Prix Rubis Mécénat – Abdelhak Benallou, Jérémie Danon, et Sofia Salazar Rosales sont quant à eux lauréats du Prix Sarr avec également la possibilité d’une offre de résidence à la Villa Chicago pour Abdelhak. Le Prix Lefranc-Bourgeois fait son apparition pour cette deuxième édition, et est attribué pour cette première à Rayan Yasmineh.
L’exposition Crush met en lumière la réelle pluridisciplinarité et l’expérimentation qui font aujourd’hui les beaux jours de l’Académie. Les beaux-arts sont toujours représentés, mais nous constatons un véritable attrait pour l’art contemporain. Les peintures, dessins, sculptures, vidéos, et autres installations témoignent des univers audacieux et singuliers des étudiants sélectionnés.
L’art classique de la peinture est par exemple bousculé par les artistes présents. Récompensé du Prix Sarr, Abdelhak Benallou partage avec son œuvre un propos sur les écrans numériques et leur implication insidieuse dans la vie quotidienne contemporaine.
Dans son travail, l’artiste récompensée l’année précédente Victoire Inchauspé travaille la matière sous plusieurs de ses formes : le verre, le bois, le métal. Elle réalise ici un diptyque de deux croix chrétiennes comme cristallisées par un surprenant matériau qui les parcourt, des morceaux de verre pour l’une, et des plumes pour l’autre.
Ce que l’on constate aussi particulièrement est l’entrée fracassante aux Beaux-Arts des pratiques de l’installation et de la vidéo pour cette seconde édition de Crush. Lauréat du Prix Sarr, Jérémie Danon travaille dans un univers numérique qu’il façonne à travers la vidéo, la photographie, et l’installation. On note aussi la présence des métrages très intéressant de Caroline Ailleret et Jade Boudet qui mettent chacun en avant la performance et l’expérimentation dans l’art.
Crush permet à l’Académie des Beaux-Arts de Paris de présenter la belle peau neuve qu’elle s’est tissée au cours des dernières années, une enveloppe qui inclut une multiplicité d’arts, de pratiques, et d’expressions artistiques – de la plus classique à la plus contemporaine.
Visuel principal : ©Paul Laforge, I Hate This History, 2022, Cotton, lin, simili cuir, denim, soie, velours, sérigraphie, acryique, fusain, 6 x 2 m