Auteur de recueils de poésie et de livre d’artistes, Armand Dupuy nous livre dans l’ouvrage autobiographique Van Gogh, Buraglio, mon père et les autres un sentiment rempli d’ambivalence pour ce qui rythme aujourd’hui sa vie : la peinture.
/// Mathilde Mascolo
« J’aurais voulu savoir. Au moins pouvoir dire pour- quoi cet irrépressible attrait pour la peinture, et pourquoi, dans le même élan, je doute tant de l’aimer. » Armand Dupuy
De sa fascination pour les tubes de peintures – « jaune de Naples, laque carminée d’alizarine, bleu de manganèse, vert de vessie, terre verte naturelle, blanc titane, noir de vigne… » (page 67) à ses inlassables pèlerinages au musée du Louvre, Armand Dupuy décrit dans ce récit à la fois méthodique et décousu les folies et déboires d’un obsessionnel de la peinture.
L’on découvre alors ici un « morveux en slip » appréhendant un univers qui aurait pu ne pas se proposer à lui, mais qui, par la force des choses, a bouleversé sa vie et son rapport au monde.
» S’il fallait choisir l’une de ces obsessions, l’attrait pour la peinture, mettons, peut-être parce qu’elle est l’une des plus anciennes, des plus intenses, des plus durables, mais aussi la plus contradictoire, parfois vaguement douloureuse, et parce qu’elle semble être le genre de chose à laquelle on était le moins préparé, ou alors, au contraire, elle est la plus accordée à ce que l’on pense avoir été depuis toujours, parce qu’elle possède un aspect vaguement désuet, semble n’être qu’un reliquat d’une époque révolue. » (page 27)
Pas de facilité dans la peinture, c’est sans doute le maître-mot de cet essai autobiographique du poète – Armand Dupuy – et peintre – Aaron Clarke.
Van Gogh, Buraglio, mon père et les autres. Armand Dupuy. L’atelier contemporain – 12 €