“Study fo no” : dites NON avec Issy Wood à la Fondation Lafayette Anticipations 

“Study fo no” : dites NON avec Issy Wood à la Fondation Lafayette Anticipations 

Dans un parcours intime jonché d’allégories figuratives, Issy Wood présente son univers pétillant à la Fondation Lafayette Anticipations jusqu’au 7 janvier 2024.

       /// Nora Djabbari

 

Une poignée d’humour cynique, une touche de pop culture, une pincée de musique et un bol de nature morte : voilà la recette secrète parfaite qui constitue le travail d’Issy Wood, jeune anglaise présentant pour la première fois une exposition en France à la Fondation Lafayette Anticipations. “Je considère la peinture comme une entreprise si ancienne et qui se prend tellement au sérieux qu’il faut la contrebalancer avec du contemporain, du légèrement trash”, dit-elle. Le ton est donné. Le parcours “Study for no” véritable journal intime pictural, expose plus de 60 toiles inédites, nourries par l’esprit libre d’une artiste à la pratique pluridisciplinaire. “Study for no”, le titre de l’exposition, tire son origine de sa réflexion sur le mot « non », de la puissance impertinente qu’il détient et de la façon dont Issy Wood a dû se réapproprier de son usage, devenue femme adulte. 

 

Vue de l’exposition Issy Wood, Study for no © Pierre Antoine

 

Parmi ses inspirations, Botero, d’où elle tire son goût pour la caricature, les anatomistes français du dix-neuvième siècle, mais aussi Renoir dont on retient les intérieurs bourgeois et la palette subtile. Ici, les peintures à l’huile côtoient les peintures sur velours, une technique particulière conférant aux productions un aspect texturé et velouté. Issy Wood se sert de photographies prises à partir de son smartphone pour réaliser ses autoportraits mais s’inspire aussi d’objets ayant appartenu à sa grand-mère. Elle opère une étude du matérialisme ancré en chacun de nous, comme elle l’explique : “Les objets qui viennent de ma famille et de catalogues de vente aux enchères sont une ressource importante pour mes tableaux. Une grande partie de cette archive se construit sur la mort d’ancien·nes propriétaires, de gens qui ont besoin d’argent après un divorce, d’opportunisme financier. C’est le cimetière des trésors de famille, une dernière fête pour les indésirables”.

 

Issy Wood, Self portrait 1, 2021Peinture à l’huile sur lin© Issy Wood 2023, courtesy de l’artiste ; Carlos/Ishikawa, Londres ; Michael Werner, New York ; et collection privée, Londres. Photo : Stephen James

 

Au fil de la découverte de l’accrochage, on se promène avec une curiosité croissante entre de la porcelaine nacrée à l’aspect brillant, des dents ornées d’appareils surgissant de bouches grandes ouvertes ou devant des parties d’autoportrait nonchalants. Issy Wood, à travers toutes ces figurations, nous transmet ses angoisses, ses révoltes et son observation du temps, un motif récurrent auquel elle consacre dans le parcours toute une série. Qu’il s’agisse de la place du corps féminin dans la société à l’objectivation des animaux en passant par l’évocation des conventions sociales, l’artiste tisse une forme de violence muette dont on remarque une trace diffuse. En multipliant les représentations, Issy Wood se place en observatrice du monde, nous invitant à questionner l’ordre de celui-ci, toujours avec légèreté. 


Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette

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